Annonces du gouvernement
Le premier conseil des ministres de la rentrée s’est soldé par nombre
de promesses qui ont en commun de devoir coûter cher à l’Etat – et qui
auront donc pour effet de creuser la dette et de conduire à des
récupérations ailleurs, c’est-à-dire dans la poche des contribuables. On
peut bien sûr se demander si ces annonces – réduction de la taxe sur le
pétrole, embauche de 150 000 jeunes dans des emplois décoratifs grâce à
d’importantes subventions publiques – n’auront pas un effet bénéfique
immédiat. Les mesures visent à réduire la précarité, le chômage de cette
jeune génération qui démarre beaucoup plus difficilement dans la vie
aujourd’hui que naguère, la pression de plus en plus insupportable pour
les budgets familiaux du coût de l’énergie et du logement.
Mais l’expérience du socialisme est là pour dire que le gonflement
de la dépense publique au moyen de mesures qui ont presque toujours
leurs effets pervers n’aboutit pas à répartir la richesse, mais la
pauvreté.
Taxes à la pompe
L’une des mesures très attendues et d’ailleurs promises par le candidat
Hollande, le blocage des prix de l’essence, n’aura pas lieu. Trop
difficile à mettre en œuvre, trop complexe. La promesse de campagne
n’était donc qu’un effet d’annonce, merci de l’avoir confirmée… Le
gouvernement a opté pour une diminution de la taxe intérieure de
consommation sur les produits énergétiques, elle sera « modeste » et
« provisoire » et la date de sa mise en œuvre n’est pas fixée, en
attendant que les services compétents pondent enfin un projet de
régulation des prix à la pompe.
Plusieurs associations de consommateurs montrent du doigt les
compagnies pétrolières et des opérations de raffinage dont les marges
augmentent, alourdissant la proportion du prix du produit lui-même dans
l’addition payée par les automobilistes. De fait la hausse du pétrole –
pourtant loin de ses niveaux de 2008 où les prix à la pompe étaient
moins élevés qu’aujourd’hui – profite nécessairement à quelqu’un. Mais
que peut faire la France pour jouer sur le prix du baril, empêcher
l’instabilité mondiale qui incite à la hausse, faire diminuer la demande
des pays émergents et notamment celle de la Chine qui est pour beaucoup
dans l’augmentation des prix ?
Reste que la part des taxes demeure énorme dans le prix du litre
d’essence ou de gazole : plus de 60 % pour le sans plomb, 53,7 % pour le
gazole. Elle représentait respectivement plus de 70% pour le sans
plomb, 60 % pour le gazole en 2004, ce qui relativise grandement le
poids de la hausse du produit lui-même dans les factures subies
aujourd’hui par les Français. En 2010, la TICPE était la quatrième source de revenus pour l’Etat, derrière la TVA où le pétrole pèse aussi de tout son poids puisque la note de vos « pleins » supporte le taux de 19,6 %.
Que l’Etat se fasse un peu moins gourmand, c’est toujours une bonne nouvelle.
Mais pour cela il faut aussi qu’il soit moins dépensier.
150 000 employés de l’Etat
L’autre annonce phare de ce conseil des ministres s’assortit
pourtant d’une note forcément salée. La création de 150 000
emplois-jeunes – pardon, « emplois d’avenir » – réservés aux organismes
de droit privé à but non lucratif, aux collectivités territoriales, et
autres personnes morales de droit public, à l’exception de l’Etat et aux
groupements d’employeurs qui organisent des parcours d’insertion et de
qualification, va conduire le budget de l’Etat à supporter 75 % des
coûts salariaux sur un à trois ans et équivaut donc – le statut et la
pérennité de l’emploi en moins – à l’embauche de 150 000 fonctionnaires.
Ils s’ajouteront aux 80 000 emplois aidés déjà votés à l’initiative de
Michel Sapin en juillet.
Ce qu’annoncent l’Elysée et Matignon, ce n’est pas précisément de
l’emploi productif. Au contraire, c’est une charge supplémentaire pesant
sur les entreprises françaises qui n’en peuvent déjà mais.
Et, cerise sur le gâteau et idéologie oblige, le dispositif
fonctionnera selon le principe de l’attribution prioritaire aux « jeunes
résidant dans les zones urbaines sensibles » ou les « zones rurales »,
spécialement ceux qui n’ont pas de diplôme. Ce ne sera pas à 100 %, mais
tout de même largement, la mise en œuvre d’un recrutement de
« préférence ethnique », puisqu’il y a une prime à l’origine immigrée.
Et si l’on commençait plutôt par donner à ces jeunes les capacités
dont l’école les a sciemment privés : savoir lire, écrire, calculer,
s’exprimer, et même penser ? Les moyens existent, on pourrait imaginer
d’aider plutôt à cette « récupération » des intelligences malmenées, un
développement du bénévolat en ce sens, et une contre-révolution
immédiate dans les programmes scolaires pour faire cesser le désastre.
Tout le reste est parlotes.
Profs sensibles…
Vincent Peillon a imaginé autre chose. Le ministère de l’Education
nationale présidera à la création de 6 000 « emplois d’avenir
professeur », ouverts aux étudiants boursiers en deuxième année de
licence et leur assurant, dès 2013, un revenu mensuel de 900 euros pour
12 heures d’emploi (et non de cours à part entière) à l’école. L’idée
pouvait être bonne à l’heure où l’on peine à recruter des professeurs.
Mais voilà ; il s’agit encore de privilégier les étudiants originaires
des « zones urbaines sensibles », d’alimenter le Mammouth, et de passer
outre les difficultés cognitives spécifiques des étudiants passés par L’école des illusionnistes. (Lisez vite l’ouvrage éponyme d’Elisabeth Nuyts, vous comprendrez.)
Ces mesures seront présentées au Parlement qui entrera en session
anticipée dès le 24 septembre, vraisemblablement, date à laquelle il
sera également saisi du relèvement progressif du plafond du Livret A
(d’abord 25 %, puis 25 % supplémentaires pour la fin de l’année,
annonce-t-on), le tout pour soutenir la construction de logements
sociaux, dont, miracle, on ne dit pas qu’ils seront réservés aux
personnes habitant les Zones urbaines sensibles. Mais on peut
probablement croire l’ancien ministre UMP du
Logement Benoist Apparu qui qualifie de « quasi inexistant » le lien
entre cette mesure sur le Livret A et la création de nouveaux logements
sociaux : « Augmenter les ressources disponibles, déjà sous-utilisées,
est un non-sens. »
Réguler la spéculation sur l’immobilier, penser à la préférence
nationale et familiale dans le domaine du logement, promouvoir la
stabilité familiale dans la mesure où les divorces pèsent lourdement sur
le marché du logement, reconnaître que les braves gens ne méritent pas
la punition de vivre dans des zones de non-droit tolérées au nom d’une
politique insensée de l’immigration aurait plus de sens.
Laïcité
Mais qu’espérer, lorsque l’on sait que François Hollande s’aveugle
encore sur le « pacte républicain » et prône encore la « laïcité » dont
on sait qu’elle est une machine de guerre au service du génocide
franco-français, et que Jean-Marc Ayrault a annoncé que le traité
budgétaire européen sera examiné en Conseil des ministres le
19 septembre en appelant à la discipline ceux de ses amis qui veulent
voter contre : « Je crois que ce n’est pas possible. »
Oui, il y a des choix qui, par idéologie, par soumission, par abandon de souveraineté, ne sont pas possibles.
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