Aucune des mesures annoncées le 21 août par le gouvernement
Ayrault n’a pour objectif de réaliser des économies. Toutes annoncent
une hausse de prélèvements.
Alors que les hypothèses de croissance s’étiolent et que le
gouvernement doit trouver 33 milliards d’euros pour ramener le déficit à
3% en 2013, on pouvait espérer que Matignon mette le cap sur la
réduction de la dépense publique. Espoir déçu : aucune des mesures
annoncées le 21 août n’a pour objectif de réaliser des économies. Toutes
alourdissent la charge financière de l’État et, pire, annoncent une
hausse de prélèvements.
- Emplois jeunes : Le projet de loi visant à créer
150 000 "emplois d’avenir" en 2013 et 2014 qui sera soumis au Parlement
dès la fin du mois de septembre est le énième emplâtre que l’État va
plaquer sur le chômage des jeunes. Ces emplois seront subventionnés à
hauteur de 75%. Ces CDI ou CDD seront réservés aux jeunes de 16 à 25
ans, peu qualifiés, des quartiers en difficulté, etc. Comme d’habitude,
les enfants issus des classes moyennes n’auront droit à rien. Le coût du
projet est estimé à 1,5 milliards d’euros par an, soit, au minimum, 3
milliards sur 2 ans. Cette ardoise s’ajoute à celle des 80 000 emplois
aidés votée durant l’été pour 2012.
Un premier ministre en surchauffe ! |
- CSG : Pour financer ces mesures et trouver une partie des 33 milliards attendus pour boucler le budget 2013, Jean-Marc Ayrault n’exclut pas un relèvement de la contribution sociale généralisée (CSG). C’est un joli pied de nez que la majorité se fait à elle-même. En juillet, Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget, indiquait : « La hausse de la CSG ne fait pas partie du programme de la loi de finance initiale ». « Le budget 2013 n’envisage pas cette mesure-là. Des économies sont nécessaires, nous allons faire des économies ».
- Nouvelles ponctions à venir : Jean-Marc Ayrault a indiqué que le gouvernement « s’adaptera » si la croissance de l’économie française n’est pas au rendez-vous. Pour l’instant l’hypothèse de croissance retenue est de + 1,2%. Elle est optimiste. Selon la prévision moyenne dressée par Consensus Forecast à partir d’une vingtaine d’instituts publics et privés, cette croissance serait de 0,5% en 2013 après 0,1% en 2012. Or, si la croissance est révisée à la baisse, les recettes de l’État diminueront en proportion et ce ne sont plus 33 milliards qu’il faudra trouver mais davantage, la somme de 40 à 45 milliards étant déjà évoquée par certains économistes. Une fois de plus, les contribuables ont du souci à se faire…
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