Donné cinquième dans les sondages, Mélenchon a dépassé le quatrième, François Bayrou, le candidat centriste, pour être au coude à coude avec la candidate du Front national.
mardi 3 avril 2012
Le phénomène Mélenchon
Mélenchon, “le vent de la fureur”, selon
sa propre expression, fabrique sa force dans ses meetings qui drainent
foule après foule, et ses phrases choc pour décrire l’état délétère d’un
modèle français violé par les puissances d’argent et les régimes à leur
solde. Une force qui se traduit, sondage après sondage, par une
indéniable progression des intentions de vote. Les “sondagiers” français
sont dubitatif face à la montée spectaculaire du Front de gauche, de
son leader Jean-Luc Mélenchon, qui a progressé ces derniers jours à
grande vitesse, provoquant la remise en cause des études préétablies par
les multiples instituts de prospectives. La droite de l’UMP, qui
patine, a essayé d’exploiter ce mouvement de hausse de Mélenchon,
pensant tenir enfin le bon argument anti-Hollande. Dès après la
démonstration de la Bastille, dimanche 18 mars, Henri Guaino est monté
au créneau pour dire tout le bien qu’il pensait de la campagne du Front
de gauche et de son driver. Le conseiller spécial du président de la
République-candidat de l’UMP n’avait pas de mots assez élogieux pour
saluer la force de conviction de Mélenchon. Le président-candidat patine
dans les sondages et, au second tour, il n’aurait pas l’once d’une
chance. Mélenchon serait alors l’homme providentiel qui siphonnera des
voix à Hollande et encouragera un principe parallèle entre Marine Le Pen
et Nicolas Sarkozy. Mais la mécanique des fluides électoraux ne
fonctionne pas comme ça. En effet, Mélenchon montait dans les intentions
de vote, rattrapant Marine Le Pen sans faire baisser corrélativement
Hollande. Au contraire, la progression de l’ancien sénateur socialiste,
devenu coqueluche des communistes, contribue, plusieurs enquêtes
d’opinion semblent le démontrer, à élargir le socle de la gauche dans
son ensemble, qui navigue entre 40% et 44% au premier tour et qui
l’emporterait haut la main au second tour. Mélenchon, qui a commencé sa
carrière politique chez les Lambertistes de l’extrême gauche trotskiste,
a redonné une raison d’espérer à un électorat communiste moribond
depuis 20 ans et s’attaque maintenant aux indécis et déçus du
quinquennat de Sarkozy ainsi qu’à l’électorat ouvrier qui s’est “égaré”
chez les lepénistes. Le discours tonitruant et combatif de Mélenchon et
ses mises en scènes, des formes de populisme dont il ne rejette pas le
terme, sont plus efficaces que ceux développés par les autres candidats,
notamment celle qu’il considère comme sa principale adversaire : Marine
Le Pen. Épargné par les effets des séquences de la viande halal où des
assassinats de Toulouse et Montauban, le leader du Front de gauche a
poursuivi, sans sourciller, vers son objectif de dépassement de la
candidate du Front national, arborant en bandoulière le titre “de
ferrailleur en chef” du combat contre l’extrême droite. Là aussi les
enquêtes le confortent.
Donné cinquième dans les sondages, Mélenchon a dépassé le quatrième, François Bayrou, le candidat centriste, pour être au coude à coude avec la candidate du Front national.
Donné cinquième dans les sondages, Mélenchon a dépassé le quatrième, François Bayrou, le candidat centriste, pour être au coude à coude avec la candidate du Front national.
À ce rythme,
il sera troisième sous peu et Hollande ne pourra rien faire sans lui.
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