Mais le ministre de la Justice irlandais a jugé nécessaire un référendum pour la ratification du texte juridique de dix pages. Se conformant à son avis, le Taoiseach a annoncé devant le Parlement qu’il serait demandé au peuple irlandais son “autorisation”.
Je suis fermement convaincu que c’est dans l’intérêt supérieur de la nation que ce traité soit approuvé, car nous pourrions ainsi poursuivre dans la voie des progrès que le pays a régulièrement réalisés depuis un an.
… qu’un rejet ouvrirait d’épouvantables perspectives pour ce pays. Comme le traité n’exige pas une ratification par tous les Etats participants avant d’entrer en vigueur, un Non de l’Irlande laisserait ce pays sur le bord de la route, tandis que le reste de la zone euro avancerait dans une plus étroite intégration. L’Irlande resterait officiellement un membre de la zone euro, mais elle serait malheureusement exclue du noyau de prise de décision qui s’est d’ores et déjà placé à l’avant-garde de l’UE. Surtout, un Non priverait l’Irlande d’un accès ultérieur aux mécanismes de sauvetage et aux liquidités — le bouclier qui joue un rôle capital pour notre stature sur les marchés et notre redressement.
Ceux qui s’y opposeraient, au lieu de simplement le rejeter parce qu’ils sont à juste titre en colère à cause de tant de conséquences affreuses et injustes liées à la perte de l’indépendance économique du pays, devraient présenter un autre moyen viable de financer cet Etat en faillite. Cela devrait être le test décisif pour toute proposition autre que la ratification. Nous sommes placés devant un dilemme absolu — nous sommes soit à l’intérieur soit en dehors, aussi peu agréable que soit cette réalité restrictive. Il est difficile d’imaginer que nos collègues européens, qui eux-mêmes se battent sur tous les fronts, puissent obligeamment faire quelques arrangements spéciaux pour un petit Etat membre aussi désespérément tributaire des prêts européens, aussi draconiennes que soient les conditions assorties à ce financement.
Une petite consolation tient au fait que la question est plus facile à comprendre que le contenu et les implications du traité de Maastricht ou de celui de Lisbonne. Les gouvernements ont, avec beaucoup de malhonnêteté, prétendu que ces traités avaient peu d’importance. L’impression d’avoir été floués éprouvée par les électeurs, a certainement contribué à la défaite du gouvernement — au moins lors de la première consultation. Avec un peu d’effort, on peut effectivement comprendre le pacte budgétaire. On peut prédire, sans trop de risques de se tromper, ce qui arriverait si le pacte était rejeté. […] L’autre grand paradoxe est que le pacte budgétaire ne comporte rien ou presque qui ne soit déjà dans le droit irlandais, en raison du durcissement des règles de la zone euro intervenu l’année dernière, à l’exception, peut-être du statut constitutionnel.
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