jeudi 1 mars 2012
Comment comprendre ?
Le commun des mortels n’y comprend plus rien. Hier, les syndicats ont appelé à une manifestation «européenne» contre l’austérité… sous une mobilisation loin d’être européenne. Pourtant, faute de courage politique, l’austérité reste le maître-mot de l’UE avec l’adoption, aujourd’hui, au niveau de 25 États, du «pacte budgétaire» censé définitivement serrer les ceintures pour sortir de la crise.
Mais le même jour, quelle prodigalité de la part de la BCE ! Elle a accordé 530 milliards d’euros à 800 établissements bancaires à un taux de 1 %, le tout remboursable en trois ans. Ce n’est pas la première opération de ce type, après 489 milliards fin décembre. Pour éviter la pénurie de crédits, paraît-il. Pour permettre aux financiers d’acheter actions et emprunts à beaux rendements. Car bien sûr, ses sacro-saints statuts obligeant, la Banque centrale ne prête pas aux États ! Seulement aux intermédiaires pour qu’ils fassent leurs bénéfices sur les dettes publiques, au grand dam des contribuables et à la grande joie des marchés boursiers.
Certes, personne ne sait si ces banquiers pourront rembourser dans trois ans, comme nul ne sait dans quelle situation seront les marchés en 2015 si la croissance reste atone. Ce ne sont pas les seuls mystères financiers européens. Ainsi, l’avenir du pacte budgétaire défendu bec et ongles par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy reste douteux. Pas seulement parce que François Hollande veut le renégocier s’il est élu président. Surtout par nature.
En effet, qui obligera un pays à respecter ces contraintes, sans d’abord une véritable politique européenne fédérale garantissant la solidarité avant la sanction ? Et une solidarité autre que celle des mécanismes actuels, style MES. Le temps des canonnières est révolu.
Tailler dans les dépenses ne suffit pas pour assurer les fins de mois des endettés, n’en déplaise à Berlin. Le drame grec le montre. Créer de nouvelles richesses devient indispensable. Plusieurs capitales, Rome et Madrid en tête, plaident déjà pour des mesures de croissance au niveau national et européen.
Or leurs gouvernements ne sont pas plus à gauche que le FMI, qui fait part des mêmes exigences.
Faut-il en déduire que la politique de l’euro va enfin bouger ? Si oui, pas avant la présidentielle française. Quel que soit le nom du vainqueur.
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