mardi 6 mars 2012
Les lolitas, ces créatures qui inquiètent
Les lolitas, ces petites filles froufroutantes qui s'habillent comme des grandes, se trémoussent comme des divas et se maquillent comme des stars, portant sacs à main et bikinis avantageux, sont tendance. Elles ont même tendance à énerver Chantal Jouanno, sénatrice UMP, qui dans un rapport s'alarme de « l'hypersexualisation » des enfants prépubères de moins de 12 ans. Le phénomène est attesté par des spécialistes qui pointent l'intrusion précoce de la sexualité dans les vêtements, les codes, les expressions. Il nuit à leur construction et leur équilibre, favorisant les conduites à risque telle l'anorexie ; il mérite donc d'être pris au sérieux. S'il s'agit de souligner les dérives de la mode et le marketing agressif des marques de prêt-à-porter qui mettent en scène des fillettes photographiées dans des tenues suggestives, le rapport Jouanno fera consensus. Transformer l'enfant en adulte et utiliser son image pour en faire l'égérie d'une enseigne, le phénomène est condamnable. L'instrumentaliser en jouet érotique ou en objet mercantile, lui enseigner la futilité, voilà qui n'est guère susceptible de protéger son identité ou de réussir son éducation. S'il s'agit, en recommandant le rétablissement de l'uniforme à l'école ou l'interdiction des concours de mini-miss, de sombrer dans le puritanisme, le rapport se fourvoie. On ne luttera pas contre « l'hypersexualisation » précoce par de la politique spectacle. Commençons déjà par encadrer certaines règles du marketing ou de la télé-réalité, et par expliquer aux parents qu'ils sont gonflés de projeter leurs fantasmes sur leur progéniture !
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