Les organisateurs de la manifestation contre le premier ministre Vladimir Poutine appellent à un nouveau rassemblement, le 26 février prochain.
Le mouvement de mobilisation contre Vladimir Poutine a légèrement faibli, samedi à Moscou, mais pas suffisamment pour clarifier la situation politique dans le pays à un mois de l'élection présidentielle du 4 mars. Selon les organisateurs, 120 000 personnes ont manifesté de la place d'Octobre à la place des Marécages, lieu du premier rassemblement des opposants au Premier ministre, le 10 décembre dernier.
La police pour sa part n'a comptabilisé que 30 000 manifestants, mais les deux chiffres sont sujets à caution. Une chose est sûre: compte tenu du froid et du vent qui régnait dans la capitale russe (-17 degrés), des difficultés traditionnelles rencontrées par l'opposition russe et des signes d'ouverture envoyés par le Kremlin ces derniers jours, le défi politique posé aux autorités russes reste entier. Dès à présent, les organisateurs ont appelé à un nouveau rassemblement, le 26 février prochain. En province, près de 25 000 personnes se seraient également mobilisées, selon des décomptes encore partiels de l'opposition.
Un embryon de structuration du mouvement
A Moscou, les slogans traditionnels scandés depuis la scène - «Russie sans Poutine» - étaient repris par la foule avec moins de vigueur que lors des rassemblements précédents. En revanche, cette dernière a fait preuve d'une imagination débordante lorsqu'il s'agit de moquer le pouvoir actuel. Souvent drôles, parfois d'un goût plus douteux, les pastiches anti-Poutine étaient légion. Parallèlement, on a assisté à un embryon de structuration du mouvement. A l'arrière du cortège, dont l'accès était filtré à travers des portails métalliques, les organisateurs recueillaient des signatures en faveur de nouvelles élections. Une banderole à l'effigie du blogueur Alexeï Navalny, l'une des coqueluches du mouvement de contestation, était déployée sans que cette initiative suscite une sympathie particulière.
Des pro-Poutines amenés par bus
Plus à l'écart du centre de la capitale, les supporters de Vladimir Poutine se sont également mobilisés, près de la station de métro «parc de la Victoire». Ils étaient 140 000 personnes, selon la police qui, cette fois, a exagéré l'ampleur du mouvement. A la différence des manifestants anti Poutine venus en couple ou en petits groupes d'amis, leurs adversaires étaient majoritairement déchargés par bus directement sur le lieu de la manifestation, souvent issus de la même entreprise ou administration publique. Nombreux étaient ceux à s'être rassemblés «sur commande», bien que certains se soient déplacés de leur plein gré. Tous ont mis en garde contre le risque d'une «révolution orange» qui guetterait la Russie. Une menace pour le moins fantaisiste: sur la place des Marécages, fréquentée majoritairement par la classe moyenne et la jeunesse moscovite éduquée, l'humeur n'était absolument pas révolutionnaire. Le défi posé à Vladimir Poutine n'en reste pas moins considérable.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire