Parviendra-t-il à faire entendre sa voix dans cette campagne présidentielle ? A l'heure où le protectionnisme, qui semblait être tombé en disgrâce, fait un étonnant retour dans les discours politiques, à droite comme à gauche, Nicolas Dupont-Aignan veut se faire sa place en prônant un "protectionnisme intelligent". Parce que, estime-t-il, "la France est en train de crever" et vit "une débâcle industrielle" qui nécessite de "protéger le "fabriqué en France"".
Classé parmi les souverainistes, se posant comme un gaulliste social, M. Dupont-Aignan a fait de l'opposition à l'euro son créneau politique depuis qu'il a créé son parti, Debout la République (DLR), en 2007, après avoir quitté l'UMP. Il y a près de cinq ans, le député de l'Essonne et maire de Yerres avait déjà voulu être candidat, mais il n'avait pas obtenu les 500 parrainages d'élus nécessaires. Cette fois, jure-t-il, le compte sera bon : "J'ai fait ma déclaration de candidature (le 9 décembre) lorsque j'ai été sûr de les avoir. C'était une question de dignité." Il dit vouloir donner une voix à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les candidats classiques de "l'UMPS" sans pour autant franchir le pas vers le Front national."PÉTAINISME AMBIANT"
M. Dupont-Aignan assure défendre un point de vue économique aussi proche de Marine Le Pen (FN) que d'Arnaud Montebourg (PS). Jadis proche de Philippe Séguin, de Charles Pasqua, de Philippe de Villiers, le président de DLR entend défendre une "droite nationale et socialiste", tout en luttant contre "le pétainisme ambiant". "On culpabilise les Français en leur demandant des sacrifices, on leur dit qu'on ne peut pas faire autrement, ce qui est scandaleux", affirme-t-il. Volontiers populiste, il dénonce la "mafia au pouvoir".
M. Dupont-Aignan, qui se dit inspiré par l'économiste Jacques Sapir, proche de l'extrême gauche, défend l'idée de "droits de douane par produit et par pays", propose d'en finir avec l'euro, qu'il juge surévalué, ou d'étendre aux produits importés la TGAP, la taxe sur les activités polluantes, imposée aux industries françaises. Défenseur d'une politique nationale en matière d'énergie, il a proposé de "réquisitionner" Total, qui, selon lui, se substitue, en la matière, à l'Etat.
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