samedi 10 décembre 2011
A moitié vide, à moitié plein
Oublions l’emphase politique et ses autocongratulations ! Le sommet de Bruxelles ressemble fort à l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.
A moitié vide, parce que rien n’a été entrepris pour dans l’urgence répondre à la crise qui menace désormais toutes les économies européennes, Allemagne comprise, en commençant par leur notation financière. Rien pour stabiliser l’euro dans l’immédiat ! Dans leur yo-yo irrationnel, les marchés le feront rapidement savoir.
Mais le verre se présente aussi à moitié plein. Ou plutôt, il devrait l’être au printemps lorsque 26 Etats sur 27 auront mis en pratique – ou prévu – la « discipline » budgétaire voulue par l’Allemagne et, faute de mieux, encensée par la France. L’euro aurait enfin les reins plus solides mais sous de multiples tuyaux de perfusion !
Ainsi, pour bien montrer que l’Europe restera à jamais une usine à gaz et pour prouver que personne – Berlin en premier lieu – n’abandonne ses visions doctrinaires, on les contournera ! Par exemple, pour ne pas transformer la banque de Francfort en banque des Etats, ces derniers verseront 200 milliards au FMI qui les reversera à la BCE appelée à gérer le futur Mécanisme de stabilité, bientôt successeur du « Fonds » FESF peu séduisant.
En toute indépendance, la BCE pourrait aussi – enfin, peut-être – se comporter parcimonieusement en banque centrale intervenant sur le marché des obligations… ce que d’ailleurs, elle fait déjà. Mais chut, interdit d’en parler, indépendance oblige.
Bref, rien n’est simple et cette complexité largement dictée par les égoïsmes nationaux étale aussi les faiblesses du système à mettre en place. Ce ne sont pas les seules. Ainsi on voit mal comment, sans créer des tensions entre les capitales, appliquer les sanctions prévues par la discipline à l’encontre des cigales budgétaires.
Mais le plus difficile à gérer reste le « no » de Londres. Certes, le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’euro et beaucoup se féliciteront des distances prises par David Cameron en constatant que les Anglais ont toujours roulé à gauche. Cependant, Londres ne se fera pas oublier et saura lourdement peser sur les instances communautaires.
En même temps, cette attitude remet l’accent sur la tare congénitale de la zone euro. La Grande-Bretagne, au déficit public colossal et bien plus mal en point que la France ou l’Italie, ne se fait guère de souci pour son triple A et ses emprunts à très bas taux. Parce que sa banque royale est une vraie banque centrale…
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