"Nous préférons rester prudents car la visibilité sur le marché publicitaire reste assez faible", a déclaré le directeur financier Philippe Denery lors d'une conférence téléphonique, en précisant que les trois derniers mois de l'année ne devraient pas montrer d'amélioration par rapport au troisième trimestre.
Le groupe est exposé aux aléas de la conjoncture, près des trois-quarts de son chiffre d'affaires étant généré par la publicité.
Comme anticipé par les analystes, sa chaîne TF1 a traversé un mois de septembre difficile, marqué par une baisse sensible de ses recettes publicitaires en dépit de la diffusion par la chaîne des matches de la Coupe du monde de rugby.
"La Coupe du monde de rugby a eu un effet positif sur les prix en septembre mais celui-ci a été plus que contrebalancé par la chute des volumes, notamment lors de la deuxième moitié du mois, en raison des incertitudes économiques", a expliqué le directeur financier, en indiquant que les volumes publicitaires avaient dégringolé de 13% sur l'ensemble du trimestre.
Certains annonceurs ont réduit drastiquement leurs investissements, avec des baisses à deux chiffres enregistrées dans certains secteurs comme les produits d'entretien.
Cette tendance s'est poursuivie en octobre et sur les premières semaines de novembre et le quatrième trimestre ne s'annonce pas meilleur, en raison notamment de bases de comparaisons défavorables, a précisé le directeur financier.
Sur la période de juillet à septembre, le chiffre d'affaires publicitaire de la chaîne TF1 s'est établi à 296,6 millions d'euros, en baisse de 3,2%, alors que le marché attendait en moyenne une baisse de 3,8%, sur la base des estimations de six analystes.
TF1 VEUT MUSCLER SES PROGRAMMES D'AVANT-SOIRÉE
Sur la même période, sa concurrente M6 a plutôt bien résisté, en affichant un chiffre d'affaires stable sur la période à la faveur notamment du succès de certains de ses programmes comme "Scènes de ménage" ou "L'Amour est dans le pré".
TF1 en revanche a vu sa part d'audience reculer à 23,4% en moyenne sur le troisième trimestre, contre 24,0% lors de la période correspondante l'an dernier.
Le chiffre d'affaires global du groupe ressort néanmoins en hausse de 3,7% sur la période à 561,2 millions d'euros, grâce notamment aux bonnes performances des chaînes de la TNT, TMC et NT1, rachetées l'an dernier.
Son résultat opérationnel courant s'établit à 9 millions d'euros, en baisse de 56,1%, mais reste supérieur aux 7,7 millions attendus en moyenne par le marché.
Le coût de la grille de TF1 a encore reculé sur les neuf premiers mois de l'année pour s'établir à 639,4 millions d'euros à fin septembre, contre 693,1 millions d'euros l'an dernier.
Le groupe a précisé avoir commencé à réinvestir dans les programmes au troisième trimestre en ciblant en particulier le créneau stratégique de "l'access", c'est à dire l'avant soirée.
La chaîne, qui souffrait déjà de la fragmentation de ses audiences avec la montée en puissance des chaînes de la TNT, risque d'être confronté à une concurrence encore accrue avec l'arrivée annoncée de Canal+ dans le gratuit et l'attribution l'an prochain de six nouvelles fréquences sur la TNT.
Avant la publication des résultats, l'action a terminé en hausse de 0,82% à 9,051 euros, faisant ressortir une capitalisation de 1,9 milliard d'euros. Depuis le début de l'année, elle perd 30,4% alors que l'indice paneuropéen des médias a cédé 14,32% dans le même temps.
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