Le ministère grec des Finances reste dans les mains d'Evangélos Vénizelos, un poids lourd socialiste, tandis que les Affaires étrangères échoient à un libéral, l'ex-commissaire européen Stavros Dimas, dans le nouveau gouvernement de coalition grec formé vendredi.
M. Vénizélos, 54 ans, également maintenu au poste de vice-Premier ministre, a joué un rôle clé ces derniers mois lors de l'aggravation de la crise grecque.
Le nouveau Premier ministre Lucas Papademos et les membres de son gouvernement ont prêté serment dans la résidence présidentielle en présence du chef de l'Etat Carolos Papoulias, lors d'une cérémonie religieuse orthodoxe présidée par le chef de l'Eglise grecque Mgr Iéronymos, retransmise en direct par la télévision publique grecque.
L'Eglise et l'Etat ne sont pas séparés en Grèce.
La nouvelle équipe, composée de 47 personnes, est marquée par l'entrée de l'extrême droite, avec un ministre, deux secrétaires d'Etat et un ministre adjoint, une première depuis le retour de la démocratie en Grèce en 1974 après la chute de la dictature des colonels.
Le parti d'extrême droite Laos auquel ils appartiennent est la quatrième formation parlementaire, qui a rallié l'alliance gouvernementale formée par la majorité socialiste et par l'opposition conservatrice.
Le parti communiste, troisième parti représenté au parlement, et les partis de la gauche radicale avaient refusé d'entrer au gouvernement après l'appel à l'union nationale lancé par le président de la République Carolos Papoulias et par le précédent Premier ministre socialiste Georges Papandréou pour favoriser l'adoption de mesures de sauvetage du pays menacé de faillite.
Un avocat de 47 ans, Makis Voridis, issu de l'organisation de jeunesse du parti d'extrême droite Epen, créé après le régime militaire et longtemps proche du Front national français de Jean-Marie Le Pen, a été nommé ministre des Transports, tandis qu'Adonis Georgiadis, notamment co-éditeur d'un sulfureux pamphlet antisémite, accède au secrétariat d'Etat au Développement et à la Marine marchande.
Parmi les 17 ministres, 14 appartiennent à la majorité socialiste, deux sont conservateurs, avec M. Dimas et Dimitris Avramopoulos à la Défense, et un appartient au Laos, M. Voridis.
Dimitris Avramopoulos a déjà occupé plusieurs sièges ministériels dans les gouvernements de droite de Costas Caramanlis (2004-2009) et il est l'un des cadre du parti de droite Nouvelle Démocratie et ancien maire d'Athènes.
Douze ministres socialistes sortants sont maintenus à leurs postes, dont Andréas Loverdos, Anna Diamantopoulou et Georges Papaconstantinou aux ministères sensibles, au vu des réformes en cours, de la Santé, de l'Education et de l'Environnement-Energie respectivement.
Georges Stavropoulos, ex-juge du Conseil d'Etat et ex-conseiller juridique de M. Papandréou, est nommé porte-parole du nouveau gouvernement.
A la tête du ministre de l'Intérieur est nommé Tassos Yannitsis, ex-ministre dans les gouvernements socialistes de Costas Simitis (1996-2004), qui remplace Haris Kastanides, qui s'était exprimé en faveur du projet de referendum avorté de M. Papandréou, facteur catalyseur de la démission de la précédente équipe et de la formation d'un gouvernement de coalition.
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