TOUT EST DIT

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mercredi 30 novembre 2011

L’euro a la peste, c’est Moody’s qui nous le dit

L'agence Moody's a l'intention de dégrader 87 banques européennes, la plupart dans la zone euro. Un épisode de plus qui montre que la crise de l'euro s'est généralisée. La défiance des investisseurs atteint tous les placements 

Chacun connaît la fable des animaux malades de la peste : « ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Les animaux d’aujourd’hui sont les banques et la peste moderne la difficulté à emprunter. Et c’est l’agence Moody’s qui annonce la maladie lorsqu’elle annonce son intention prochaine d’abaisser les notes de …87 banques  et 5 pays de l’Union européenne. Dans le tas, on trouve tous les fleurons de la finance de la zone euro, de BNP-Paribas à Unicredito en Italie et pas moins de 21 établissements espagnols.

Le mal étant répandu chez ces « pelées, ces galeuses », les pauvres (!) banques ne peuvent plus lever d’argent ! Un joli calcul du Financial Times nous révèle ainsi que, n’ayant pu se refinancer sur les marchés, il leur manquerait la bagatelle de 287 milliards d’euros pour boucler l’année. Heureusement, le guichet de la banque centrale européenne leur est ouvert, en attendant qu’elle vendent leurs activités non stratégiques pour combler le trou. Le « crédit Crunch » est évité de justesse.

Le mal, c'est encore Moody's qui nous le dit, est venu de la crise des dettes souveraines. La même agence a placé la France et son Triple A sous surveillance. Un péripétie nous explique un économiste très proche de la finance mondiale: « Jusqu’en juillet, on pouvait dire qu’il s’agit d’une crise ponctuelle : de la Grèce, du Portugal de l’Italie… Mais la zone euro a brisé successivement trois tabous : on disait qu’un défaut d’un Etat européen était impossible, la Grèce démontre que si ! On disait que le CDS (credi default sawps) assurait contre un défaut, l'accord sur la réduction de 50% de la dette grecque montre que non ! Et au dernier G20, on a évoqué publiquement qu’une sortie, réputée impossible, de la zone euro, était envisageable. »

Du coup, plus personne ne veut prêter de l’argent aux Etats et aux banques qui ont prêté aux mêmes Etats, y compris l’Allemagne. Notre économiste raconte :«  j'étais en Chine il ya quelques semaines. mes interlocuteurs me disaient: on ne comprend pas comment fonctionne la zone euro. Résultat, quelques jours plus tard, Klaus Regling, le patron du FESF est venu récolter des fonds, il est reparti sans rien ». Un banquier place maintenant ses espoirs dans l'aggravation de la crise: « lorsque la zone euro sera au bord de l’éclatement, la Banque centrale pourra intervenir sans entrave, et, enfin, avec l’accord des Allemands. Pourvu que cela ne dure plus longtemps !»

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