C'est la fin d'un bras de fer qui a duré tout ce week-end. Le nouveau Premier ministre sera désigné lundi.
Un "accord" a été trouvé dimanche 6 novembre au soir à Athènes entre les deux principaux partis politiques grecs pour la "formation d'un nouveau gouvernement qui ne sera pas dirigé par l'actuel Premier ministre Georges Papandréou", a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
Le nouveau gouvernement sera chargé de "mettre en oeuvre le plan européen anti-crise" avant "des élections prochaines", a indiqué le communiqué précisant qu'Antonis Samaras, leader de l'opposition et Georges Papandréou auront un nouvel entretien "lundi" pour désigner un nouveau Premier ministre et faire ensemble la composition du gouvernement.
L'accord politique intervenu entre le Premier ministre et son rival de droite après un week-end de bras de fer lance un signal aux Européens, qui attendent d'Athènes un engagement clair sur le plan européen de désendettement et la politique d'austérité qu'il impose, tout en évitant un vide de pouvoir, Georges Papandréou n'ayant pas officiellement démissionné.
Sauf imprévu, le pays pourra donc être représenté lundi lors de la réunion de l'Eurogroupe par l'actuel ministre des Finances et vice-chef du gouvernement sur le départ, Evangélos Vénizélos, en charge des négociations depuis mi-juin.
Une entrevue en début de soirée
Cette rencontre visant à "explorer rapidement la possibilité d'une entente" était fixée à 19h30, à l'issue d'une guerre des nerfs menée depuis le début du week-end par les deux hommes, Georges Papandréou conditionnant sa démission annoncée à un accord de gouvernement, le deuxième réclamant l'exact inverse, l'enjeu étant d'éviter au pays faillite et sortie de l'euro.
La fin du bras de fer
Le gouvernement socialiste grec avait pourtant exclu dimanche après-midi toute démission de Georges Papandréou avant qu'un accord entre partis ne soit conclu sur la formation d'une nouvelle équipe de coalition et "la désignation d'un nouveau Premier ministre", selon une source gouvernementale.
Plus tôt dans la journée, le leader de l'opposition Antonis Samaras avait appelé Georges Papandréou à un départ volontaire pour débloquer la crise prise politique grecque.
"Il ne peut pas y avoir de démission sans accord sur un gouvernement car il y aurait un vide de pouvoir, il faut d'abord un accord entre partis et la désignation d'un nouveau Premier ministre", a soutenu la même source gouvernementale.
Elle a souligné que le gouvernement souhaitait un tel accord "aujourd'hui" (dimanche), et rappelé que Georges Papandréou n'avait cessé ces derniers jours de se dire prêt à céder la main une fois le relais de son équipe pris.
Une autre source au sein du parti gouvernemental Pasok a indiqué qu'elle était "sûre" de la démission de Georges Papandréou. "Il y a une possibilité qu'il démissionne aujourd'hui, mais il a besoin d'abord d'un accord de gouvernement", a poursuivi cette source.
"Nous devons trouver la personne qui est acceptée des deux côtés, et ensuite il démissionnera", a-t-elle encore déclaré, "Nous ne pouvons pas perdre plus de temps".
La source gouvernementale a relevé qu'un éventuel accord de gouvernement devait préciser le mandat de la futur équipe.
"Il fait obstacle à toute solution"
Le leader de l'opposition avait rencontré le président grec Carolos Papoulias plus tôt dans la journée. "Tant que M. Papandréou ne décide pas ce qu'il va faire, il fait obstacle à toute solution (...). Je suis décidé à apporter mon aide, s'il démissionne tout suivra son cours", avait déclaré Antonis Samaras à la sortie de ce bref entretien.
Avant son entrée à la présidence, le leader de l'opposition avait jugé que la Grèce devait "envoyer un message de stabilité".
"J'ai conscience de l'angoisse du peuple grec, chacun doit prendre ses responsabilités, nous devons envoyer un message de stabilité et de confiance vers l'extérieur, un message de stabilité et de normalité vers l'intérieur", a-t-il dit.
"Vous dites ce que je voulais dire", a répondu Carolos Papoulias.
Le Premier ministre Georges Papandréou, qui s'est affirmé prêt à passer la main, demande depuis plusieurs mois à l'opposition de droite de contribuer à la formation d'un gouvernement d'union nationale pour sauver le pays d'une dérive le menaçant de faillite et de sortie de l'euro. Mais il s'est heurté au refus de Antonis Samaras, qui conteste une partie du plan d'austérité lié à l'aide financière débloquée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
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