La France a précisé sa stratégie, mercredi 23 novembre, en matière d'élargissement. Paris demande la prise en compte de la "capacité d'absorption" de l'UE et "l'impératif de consolidation interne". Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a abordé cette question au cours du conseil des ministres. "Pour que cette politique [d'élargissement] demeure un atout, elle doit être maîtrisée, en prenant en compte la situation actuelle de l'Union", précise le compte-rendu publié dans la foulée.
Traduction : la crise majeure de l'UE, qui met au jour les faiblesses de son intégration politique, impose une très grande prudence dans la poursuite de l'élargissement vers l'est et le sud-est. Cette mise au point intervient à l'approche du Conseil européen du 9 décembre, où les chefs d'Etat de gouvernement se prononceront sur les relations avec les pays des Balkans occidentaux et la Turquie.
FACE AUX "OBSTACLES POLITIQUES ARTIFICIELS" En revanche, la France soutient l'attribution à la Serbie du statut de candidat, "moyennant la reprise du dialogue engagé avec le Kosovo et des avancées concrètes en ce sens". Les délégations des deux pays ont repris leurs discussions, sous l'égide de l'UE, lundi et mardi, après deux mois sous haute tension dans le nord de l'ancienne province serbe, devenue indépendante en février 2008. Serbes et Kosovars n'ont réussi à s'entendre qu'au sujet de la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires. Aucun progrès, en revanche, sur le passage des postes-frontières au nord, si chèrement disputés entre Pristina et la population serbe locale. Une nouvelle rencontre devrait avoir lieu la semaine prochaine.
La candidature de la Croatie à l'UE, elle, est tellement avancée que le gouvernement n'a pas jugé nécessaire d'y faire référence. Invitée comme observateur au sommet du 9 décembre, la Croatie devrait devenir le 28e Etat-membre à la mi- 2013, une fois que les Vingt-Sept auront ratifié le traité et qu'un référendum se sera tenu en Croatie. Concernant le Monténégro, la France juge "prématurée" une ouverture des négociations dès décembre. Elle réclame six mois de plus pour juger l'efficacité des réformes engagées, "notamment pour le renforcement de l'Etat de droit".
Quant au Kosovo, la France "pourrait marquer un accord de principe" sur l'ouverture d'un dialogue en matière de libéralisation des visas, "à terme".
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