Une dégradation de la note souveraine des Etats-Unis aurait des répercussions sur le reste de la planète et sur l'Europe en particulier, estime le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans un entretien accordé au Figaro.
"LE FONDEMENT DE LA CONFIANCE EST ÉBRANLÉ"
Elus républicains et démocrates américains sont parvenus in extremis dimanche à un compromis budgétaire évitant aux Etats-Unis un défaut de paiement. L'accord prévoit de réduire le déficit national d'au moins 2 400 milliards de dollars en dix ans. Les Bourses européennes ont cependant fini en forte baisse lundi, le bref soulagement ayant suivi l'accord faisant place au doute sur la capacité des Etats-Unis à réduire leur endettement abyssal.
Les pays européens, de leur côté, se sont mis d'accord le 21 juillet sur un nouveau plan européen d'aide à la Grèce de 160 milliards d'euros. "On ne peut plus parler de crises financières régionales, comme naguère. C'est le même phénomène qui frappe partout, au même moment. Le fondement de la confiance est ébranlé", admet le premier ministre luxembourgeois, qui se veut toutefois rassurant en estimant "qu'à terme, l'Europe se révélera avoir été un placement sûr".
"NI AUTOMATISME NI CHÈQUE EN BLANC"
Dix jours après le sommet de la zone euro, le président de l'Eurogroupe réaffirme que "tout sera fait pour garantir la stabilité de la zone". "Si des lacunes sont constatées, elles peuvent être réparées", précise-t-il. Mais il met en garde les gouvernements de la zone euro en soulignant qu'"il n'y aura ni automatisme ni chèque en blanc" après le plan de sauvetage de la Grèce. "Les gouvernements créanciers sont responsables devant leur Parlement. À la solidarité des créanciers répond la solidité des engagements des débiteurs. Cela veut dire des conditions clairement édictées, appliquées et vérifiées", explique-t-il.
S'agissant d'une éventuelle nouvelle gouvernance pour l'euro, que la France appelle de ses vœux, Jean-Claude Juncker se dit favorable à l'idée d'un Conseil de l'euro pour lequel, juge-t-il, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, ferait "un candidat logique et naturel".
"Le Conseil de l'euro donnera les impulsions nécessaires au sommet", déclare-t-il. "Le sommet l'emportera toujours sur les enceintes ministérielles. Je n'en porte pas ombrage, je suis pleinement consulté. Mon travail est de faire en sorte que les décisions soient prêtes au moment voulu, laissant à d'autres le choix et les explications", ajoute le dirigeant de l'Eurogroupe.
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