A quelques heures de sa présentation en Conseil des ministres, le ministre de l'économie détaille le coût pour la France du second plan de sauvetage de la Grèce: 15 milliards d'€. Miracle: il ne creuse pas le déficit. François Baroin dénonce une fois de plus le laxisme des socialistes sur la "règle d'or".
«
Cela n’a pas d’impact sur les déficit. Cela a un impact sur la dette, comme l’a dit François Fillon, à hauteur de 15 milliards. » Il est comme ca François Baroin. Ce lundi 1 août au micro de
France Inter, le tout nouveau ministre de l’économie a pu à la fois dénoncer les socialistes « laxistes » qui rechignent à voter la «
règle d’or », tout en enterrant subrepticement le concept même. A quoi sert en effet une règle toute d’or soit elle, si l’on peut en moduler la méthode de calcul ? Grâce à un artifice comptable visant à sortir du calcul du déficit les sommes allouées au sauvetage de la Grèce, le déficit de la France pour les trois prochaines années ne sera pas impacté. Un bien bel exercice, que François Fillon, le Premier ministre n’est pas mécontent de laisser à son ministre.
François Baroin était cependant invité pour présenter le projet de loi de finances rectificatives intégrant le volet financier du second plan de sauvetage de la Grèce au menu du Conseil des ministres du jour.
Le nouveau locataire de Bercy, plus politique qu’économiste, a réussi le tour de force de ne pas bouger un sourcil en annonçant cette magnifique cathédrale budgétaire. On a donc entendu un ministre de l’économie expliquer que pour le second plan de sauvetage de la Grèce, la France allait contribuer pour 15 milliards d’euros (en plus de 16,8 milliards du premier plan de sauvetage) sur trois ans sans que cela ne viennent creuser les déficits. Mais que cela allait tout de même augmenter la dette de 15 milliards.
Magic Baroin multiplie-t-il les petites baguettes? Non. Il s’agit en fait de la trouvaille des cranes d’œufs de Bercy pour éviter de modifier la trajectoire de déficit de la France jusqu’en 2014 telle qu’elle a été fixée dans la loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014. Comme le confirme François Baroin, « ce ne sera pas dans les éléments de traduction pour déficit excessif », autrement dit un euro utilisé pour ce type d’action ne creuse pas le trou du déficit contrairement à un euro utilisé pour investir dans l’éducation.
Cela n’a nullement empêché François Baroin d’entonner dans ce qui est en passe de devenir «
un tube de l’été », selon le JDD : taper sur les socialistes pour leur opposition à la « règle d’or ».
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