Les pays développés, européens en tête, voient leurs notes financières menacées par les agences de notation. Seuls celles des émergents grimpent toujours plus haut.
Tous les pays n'ont pas souffert des foudres des agences de notation ces derniers mois. Les pays développés ont payé les conséquences de niveaux de dettes qui ont explosé durant la crise. Les pays émergents, pour leur part, ont fait figure de bons élèves depuis le début de la reprise économique, rapportent les agences Fitch et Moody's dans des rapports distincts.
Moody's souligne dans son rapport portant sur l'année 2010 que plus des deux tiers des dégradations (70%) de notes qu'elle a dû mener ont concerné l'Europe. Sur 18 relèvements de note à travers le monde l'an dernier, un seul pays de la région Europe, telle que définie par Moody's, a vu sa note relevée: la Turquie. Les émergents ont monopolisé les autres hausses: 56% des améliorations ont profité aux pays d'Amérique latine, 39% aux pays d'Asie, du Golfe et d'Afrique.
Même constat chez Fitch en 2010: «Les avis positifs sur les dettes des États en voie de développement ont recueilli la majorité des avis favorables de l'agence, tandis que les économies avancées comptaient le plus d'avis défavorables sur leur endettement».
Retournement de situation
Ce retournement de situation observé durant l'après-crise s'explique par une meilleure résistance des finances publiques des émergents aux bourrasques économiques et financières. Et, surtout, par des perspectives de croissance bien meilleures que dans les pays développés, explique Moody's. En Amérique latine, par exemple, les petits pays sont tirés par la croissance brésilienne, tandis que ceux d'Asie profite du boom chinois.Au contraire, «les dégradations de note des pays européens reflètent leur faible croissance relative pour les trois à cinq prochaines années et par la hausse prévisible des taux d'intérêt, qui étaient à des niveaux historiquement bas», analyse Moody's.
Toutefois, la moyenne des notes des émergents reste inférieure à celle des pays avancés. Malgré les nombreuses dégradations de note, rapporte Moody's, l'Europe conserve ainsi une moyenne située à A2, tandis celle de l'Amérique latine atteint seulement le cran B1. Mais l'écart se resserre.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire