TOUT EST DIT

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jeudi 25 août 2011

L’arbre qui cache la forêt

Quel courage à neuf mois de la présidentielle, diront certains ! Quel opportunisme, surtout, en donnant l’impression de s’adapter aux circonstances économiques avec l’art de montrer l’arbre qui cache la forêt ! Car c’est bien «machine arrière» qui a été commandé depuis la passerelle de l’Élysée. «Machine arrière», à petite vapeur certes, pour la loi «TEPA», cette panacée économique du sarkozysme qui a contribué à creuser la dette, passée en cinq ans de 65 % à 85 % du PIB. Même si un arsenal de mesures payées à crédit a aussi permis de passer le cap social des premières crises financières. Pas celle en cours en pleine tempête sur l’euro.

Cependant, reprendre quelques cadeaux fiscaux «à la grecque» et raboter de nouveau les fameuses niches fiscales pour racler un milliard cette année et onze l’année prochaine ne suffiront sans doute pas, même en ajoutant une faible taxation exceptionnelle des plus hauts revenus et – entre autres annonces – une contribution sur les sodas…

Personne n’est dupe, d’autres efforts seront nécessaires pour ramener le déficit budgétaire à 3 % en 2013, voire en dessous en 2014. Déjà les projets sortent des cartons. L’harmonisation franco-allemande de l’impôt sur les sociétés pourrait, outre d’autres bénéfices pour l’État, mettre fin aux multiples exonérations à la française, amplifiées depuis les lois Aubry sur les 35 heures, peaufinées par l’équipe Raffarin et étendues aux heures supplémentaires sous le quinquennat Sarkozy. Et ce serait du positif.

Mais pour le reste, chut ! Ne surtout pas s’étendre sur les mauvaises nouvelles, ne pas parler d’austérité à la veille de deux campagnes électorales décisives, ces grand-messes où chantent les promesses mirobolantes. Silence sur les sujets qui fâchent ! Pas de lamentations non plus, car, selon François Fillon, les Français ne sont pas les plus mal lotis comparés aux Italiens ou aux Grecs. Inutile qu’ils se serrent la ceinture, ils sont juste invités à persévérer dans leur régime hypocalorique. En respectant une diète qui tient dans les gels budgétaires et, notamment dans le gel des dotations aux collectivités territoriales. Avec, forcément, des répercussions sur le quotidien de tout un chacun.

Une cure jusqu’à quand ? Limitée au jour où le déficit budgétaire descendra à 3 % comme pour la taxe sur les hauts revenus ? Inutile de se leurrer. Le projet actuel a pour principal but de maintenir le «triple A» de la France, au moins jusqu’aux échéances du printemps 2012. Sans jamais prononcer ce mot électoralement suicidaire qu’est «impôt», bien que des prélèvements cachés soient déjà décidés (sur les assurances complémentaires). Ensuite, il faudra freiner la dette abyssale (1600 milliards), peut-être grâce à une nouvelle politique européenne, plus sûrement par de nouvelles rentrées. Le chef de l’État qui sortira des urnes en mai prochain n’aura d’autre choix que de serrer la vis. En veillant à ne pas étouffer la croissance. En veillant surtout à l’équité fiscale et sociale. Le moins évident…

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