Greffe de cellules : il n’y aura plus besoin d’implanter un organe entier
Et si, au lieu de greffer un organe entier, on se contentait d’implanter quelques cellules ? L’année dernière, au centre hospitalier de Lille, l’équipe du docteur François Pattou a ainsi greffé dans l’avant-bras d’une patiente diabétique des «îlots de Langerhans», ces cellules pancréatiques chargées de la sécrétion d’insuline, l’hormone qui régule le taux de glucose du sang. Pour l’heure, ce type de greffes n’a souvent qu’un effet passager, car l’organisme finit par détruire les «intrus». Mais les médecins espèrent allonger la durée de vie de ces traitements. Cette technique n’est que l’une des possibilités offertes par la greffe cellulaire. Une autre piste consisterait à implanter des cellules souches, capables de donner naissance à des cellules spécialisées devenant, par exemple, sécréteuses d’insuline. Les cellules souches pourraient également soigner d’autres pathologies. Ainsi, ces dernières années, elles ont été utilisées pour réparer des malformations de la trachée du nouveau-né, améliorer l’état de patients atteints de sclérose en plaques ou encore pour reconstituer la peau de grands brûlés. Mieux : si les souches les plus performantes se situent dans le cordon ombilical des nouveau-nés, on en trouve partout dans l’organisme adulte. Ainsi, l’équipe de Piero Anversa, de la Harvard Medical School (Etats-Unis), vient de découvrir que même nos poumons en contiennent. A partir de telles cellules, ils ont réparé des lésions pulmonaires de souris.
Sommeil : une sieste à l’aéroport permettra de gérer le décalage horaire
Tous les spécialistes du sommeil le savent, s’autoriser une sieste est l’une des meilleures armes contre le jet lag. Mais le conseil n’est pas facile à mettre en œuvre à l’aéroport, entre deux vols… D’où le prototype de Sleep Box imaginé par Arch Group, un cabinet d’architectes russe : un espace de 3,75 mètres carrés ouvert à la location (de 15 minutes à plusieurs heures) dans les terminaux, les gares ferroviaires ou les centres commerciaux. La «box», isolée du monde extérieur, comporte un vrai lit de 2 mètres (les draps sont changés automatiquement après chaque utilisation), mais aussi un bureau escamotable avec connexion Wi-Fi.
Stérilité : les chimiothérapies n’empêcheront plus d’avoir des enfants
Première mondiale cette année au Japon ! L’équipe de Takehiko Ogawa, de l’université de Yokohama, a obtenu des spermatozoïdes matures en utilisant des cellules extraites de testicules de souriceaux nouveau-nés. Cultivées in vitro, ces cellules ont ensuite été inséminées pour finalement donner naissance à plusieurs portées de souris. Aux Etats-Unis, l’équipe de Sandra Carson, de l’Université Brown à Rhode Island, a quant à elle mis au point l’année dernière le premier ovaire artificiel à partir de cellules ovariennes prélevées chez des femmes fertiles. Cet ovaire a ensuite permis la maturation des ovules que les biologistes y avaient insérés. Ces deux avancées pourraient permettre aux jeunes garçons et aux femmes devant subir une chimiothérapie stérilisante de conserver l’espoir de fonder une famille.
Maladies cardiaques : il y aura toujours moins d’opérations à cœur ouvert
Ouvrir le thorax pour soigner le cœur, y pratiquer des pontages coronariens ou y placer des valves cardiaques pourrait bientôt appartenir au passé. «Ces dernières années, la chirurgie cardiaque a perdu beaucoup de terrain face à la cardiologie interventionnelle, et cette tendance va se confirmer à l’avenir», affirme Olivier Varenne, de l’hôpital Cochin, à Paris. Ainsi, la pose d’un «stent» (une sorte de tube métallique pour maintenir ouvertes des artères bouchées) est de plus en plus souvent préférée au pontage, une intervention chirurgicale lourde. Quant aux valves cardiaques, il est désormais possible de les poser par voie transcathéter, y compris sur des patients âgés jugés jusqu’à présent inopérables.
Antibiotiques : des virus tueront les bactéries à la place des médicaments
Devenues résistantes aux antibiotiques, certaines bactéries font planer sur les hôpitaux du monde entier une nouvelle menace sanitaire. Menace que l’on pourrait combattre à l’aide de… virus. Plus précisément de bactériophages, des virus mangeurs de bactéries. La technique est en réalité vieille de plus d’un siècle, mais avait été abandonnée avec l’avènement des antibiotiques. Seuls certains pays, dont la Géorgie, ont continué de la pratiquer, mais de manière assez artisanale. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’un regain d’intérêt de la part des scientifiques occidentaux. Ainsi, l’année dernière, Laurent Debarbieux, microbiologiste à l’Institut Pasteur, a utilisé des bactériophages prélevés dans l’eau des égouts de Paris pour traiter, avec succès, des souris atteintes d’une infection pulmonaire, causée par une bactérie qui prolifère dans les poumons des patients atteints de mucoviscidose.
Tests diagnostics : on anticipera mieux accidents cardiaques et cancers
A l’avenir, on devrait réussir à diagnostiquer certaines maladies plus rapidement, plus facilement et à partir de simples échantillons de sang, d’urine ou même de cheveux. Ainsi, la mesure du taux de cortisol (l’hormone du stress) dans les cheveux d’hommes a montré que celui-ci y augmente trois mois avant une crise cardiaque. Certaines molécules détectables dans le sang ou dans les urines pourraient aussi perme ttre de détecter le risque de prééclampsie (une forme d’hypertension) chez la femme enceinte ou l’évolution de maladies rénales chroniques. Encore plus surprenant, des chercheurs de l’université de Haïfa, en Israël, ont mis au point l’année dernière une biopuce capable de détecter le cancer dans l’haleine expirée par les patients.
Nanomédicaments : ils remplaceront la chimiothérapie
Pour traiter les cancers ou éviter les métastases, la thérapie de choix est aujourd’hui la chimiothérapie. Mais elle n’est pas toujours efficace et inonde tout l’organisme, au risque d’effets indésirables sur les cellules et les organes sains. Un problème que sont en passe de résoudre les nanomédicaments. Délivrés en plus petite quantité et parfois de façon ciblée grâce à l’utilisation de molécules capables de reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses, les nanomédicaments ont déjà commencé à inonder le marché. Les Entreprises du médicament, principale association des industries pharmaceutiques françaises, estiment que le marché de la nanomédecine pourrait atteindre 170 milliards de dollars en 2015.
1. Du botox contre la migraine
Des chercheurs espagnols ont découvert il y a quelques années un effet surprise de la toxine botulique, le célèbre antirides : injectée en certains points de la tête et du cou, elle réduit la fréquence des migraines chez deux patients sur trois. On pense donc la proposer aux malades chroniques. Aux Etats-Unis, la prescription est déjà autorisée.
2. Une "imprimante" pour réparer la peau
Le Fab@Home est une imprimante capable de reproduire des objets. James Yoo, de l’université de Wake Forest (Etats-Unis), l’a utilisée pour recréer du cartilage ou de la peau : l’appareil scanne la zone à réparer et crée une image numérique en 3D, qui sert de «patron» pour projeter un gel contenant les cellules voulues, directement sur la blessure.
3. Un patch pour se faire vacciner sans piqûre
L’an dernier, des chercheurs américains ont vacciné des souris contre la grippe avec ce patch semé d’aiguilles de moins de 1 millimètre de long, qui fondent sous la peau pour y répandre le produit. La technique permet une bonne conservation des vaccins à température ambiante (selon l’OMS, la réfrigération représente 14% du coût de la vaccination) et évite les risques liés aux seringues. Il reste à lancer les tests cliniques sur l’homme.
4. Un détecteur de chute pour personnes âgées
Créée par l’urgentiste Jean-Eric Lundy, la société Vigilio planche sur ce dispositif de télésurveillance. Il s’agit d’un patch muni d’un mini-accéléromètre, qui détecte les chutes et avertit les secours si les capteurs de mouvement répartis dans le logement confirment l’immobilité, ce qui évite les fausses alertes. Une étude clinique va être menée auprès de 200 personnes.
5. Une seringue 100% automatisée
Soutenue par le pôle de compétitivité Minalogic (Grenoble), la start-up Eveon a conçu, entre autres brevets, une micropompe qui permet à ce dispositif de gérer des injections automatiques, sécurisées et ultraprécises. La société, qui a levé au total 4,5 millions d’euros depuis 2008, prévoit une mise sur le marché avant 2015.
6. Des organes cultivés en laboratoire
Fabriquer un greffon à partir d’un organe humain abîmé, ou de celui d’un animal, résoudra le manque de donneurs et le risque de rejet, car on sait déjà semer des cellules du receveur sur un organe dont on ne garde que la «charpente». L’an dernier, foie et poumons ainsi obtenus ont profité à un autre rat. En octobre dernier, au Wake Forest Baptist Medical Center (Etats-Unis), on a créé le premier foie humain issu d’un furet. En cardiologie, l’hôpital Gregorio Marañón (Madrid) espère lancer des essais cliniques d’ici trois ans.
7. Un vélo ultraléger pour garder la forme
Le designer américain John Villareal a imaginé un vélo ultraléger, au cadre en fibres de carbone. A l’avant et à l’arrière, des lampes à LED basse consommation amélioreront vision et visibilité du cycliste. L’absence de chaîne réduit le poids et les risques de panne. La transmission se ferait par des pignons. D’autres designers travaillent sur la propulsion par aimants supraconducteurs ! Après vingt ans de recherche, de telles roues «orbitales» (sans moyeu) ont été montées sur plusieurs prototypes de cycles.
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