vendredi 26 août 2011
Dans un monde qui se cherche...
Le monde que l'on retrouvera en septembre a continué de dériver, depuis juin. Contrairement aux espoirs, l'été n'aura pas permis de revenir en arrière, d'oublier, d'effacer. Le sentiment devient prégnant d'un monde qui se cherche et ne se trouve pas, le sentiment d'une crise qui n'en finit pas et que l'on ne comprend plus. Impression horrible d'une apesanteur non maîtrisée. Comme dans ces dessins animés où le héros continue à courir dans le vide au-dessus du précipice avant de chuter.
L'été 2011 aura été meurtrier à bien des égards. Meurtrier sur les marchés financiers au premier chef : la longue descente aux enfers des indices boursiers en témoigne. Meurtrier aussi pour la sérénité internationale : l'Europe va de sommet en sommet sans parvenir à rassurer ; les États-Unis sont en pleine crise existentielle, brusquement révélée par la perte de leur notation AAA ; la Chine, qui détient plus de 1 000 milliards de dollars de titres américains, rappelle très sèchement à l'ordre ces derniers ; les pays émergents peinent à endosser les responsabilités qui doivent accompagner l'affirmation de leur puissance...
Le monde est en plein désarroi. Et l'Europe est le dos au mur. Dans ce contexte, grande est la tentation de laisser faire. Après tout, cela nous dépasse ! Ce serait une faute. Nos dirigeants ont une responsabilité historique. Faire l'Europe ou passer par pertes et profits le travail des cinquante dernières années.
Achever la construction européenne
Mais nos dirigeants ne feront rien, pas plus en France qu'en Allemagne ou en Grèce, si les populations, c'est-à-dire nous-mêmes, ne montrons pas que ce défi est aussi le nôtre. Nous ne pouvons pas nous contenter d'espérer que nos dirigeants trouvent un accord improbable à l'occasion d'un des sommets qui se succèdent sous la pression des marchés.
Le destin de l'Europe est aussi entre les mains des peuples. Savoir ce qu'ils sont prêts à accepter, ce que nous sommes prêts à accepter est essentiel, crucial. Le simplisme de la formule « l'Allemagne paiera » montre que l'on ne comprend pas un pays qui a fait des efforts depuis dix ans et à qui l'on demande de serrer de trois crans sa ceinture pour ses voisins. Les jugements à l'emporte-pièce sur les pays du Sud qui n'ont qu'à renforcer l'austérité ne sont pas plus convaincants : avoir en ligne de mire dix ou quinze ans de rigueur va pousser les plus jeunes ou les moins armés au désespoir ou à l'émigration. Il faut pourtant que les pays en crise fassent des efforts et que les pays plus solides leur tendent la main.
Il faut achever la construction européenne et aller vers une forme de fédéralisme financier en ayant à l'esprit que les choix ne sont simples pour personne ! S'il y a un doute sur la volonté commune d'aller de l'avant, la peur gagnera et, avec la peur, la spéculation. Celle-ci prospère sur le doute et les ambiguïtés. Les milliards mobilisés sont nécessaires. Ils ne sont pas ou plus suffisants. C'est d'un cap dont l'Europe a besoin aujourd'hui et pas seulement de carburant !
La crise économique est devenue politique. Nous avançons certes à tâtons, mais nous n'avons d'autres choix que d'avancer. Sinon nous risquons un plan B, B comme banqueroute.
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