jeudi 2 juin 2011
Un nouveau plan de rigueur de 6,4 milliards d'euros en Grèce
La Grèce et la «troïka» dévoileront vendredi les détails d'un prochain tour de vis buggétaire. L'idée d'une nouvelle aide financière monte, un an après l'octroi d'un prêt de 110 milliards d'euros. L'euro grimpe.
L'idée d'une restructuration de la dette grecque s'éloigne. Non pas que les finances grecques se portent mieux, mais la thèse de la mise en place d'un nouveau plan d'aide financière pour éviter à nouveau la faillite du pays est privilégiée. Un an après l'octroi d'un prêt de 110 milliards d'euros, les Européens devraient ainsi remettre de l'argent sur la table... à conditions que la Grèce elle-même consente à de nouveaux efforts.
D'après les dernières informations, cette aide serait chiffrée entre 60 et 70 milliards d'euros. Le FMI débourserait 10 milliards d'euros, et l'Union européenne, 20 milliards. La Grèce, elle, devra trouver 25 à 30 milliards. Comment ? De plus en plus pointe l'idée de faire participer le secteur privé à ces efforts. L'idée de base serait que les banques maintiennent leur exposition à la dette grecque de façon volontaire, afin d'éviter une fuite des capitaux. C'est ce que plaide l'Allemagne : «Il est important que le secteur privé assume ses responsabilités», estime-t-on au ministère allemand des Finances. Et la BCE semble pencher pour cette solution. En tout cas, ce jeudi, Jürgen Stark, membre du directoire de la BCE connu pour ses positions orthodoxes, a indiqué que l'institution n'écartait pas cette hypothèse.
Rigueur budgétaire et privatisations
La Grèce et une délégation de la «troïka» (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) discutent toujours. Ils ont promis qu'un communiqué serait publié vendredi après-midi. Le premier ministre grec George Papandreou livrera alors les grandes lignes du nouveau programme d'austérité qu'ils auront mis au point. Selon des sources, son montant s'élèvera à 6,4 milliards d'euros, au prix d'une hausse des impôts ainsi qu'une révision des exonérations de l'impôt sur le revenu.
En revanche, rien ne sera dit sur la nouvelle aide. Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a assuré qu'aucune réunion de crise entre les ministres des Finances de l'Union européenne n'était prévue. Une décision sera prise «d'ici la fin juin».
Paralèllement, le pays, au pied du mur, a engagé un processus de privatisations, qui permettra d'engranger 50 milliards d'euros. Les ports, les aéroports, les chemins de fer, l'eau de Thessalonique et d'Athènes, les hippodromes, les télécoms et la Banque postale constituent la première vague d'entreprises grecques à vendre. Un appel à la grève a été lancé pour le 9 juin pour protester contre cette vague de privatisations.
L'euro, «fort et crédible»
Si les marchés d'actions accusent encore lourdement le choc de la dégradation de la note de la Grèce hier (mercredi), l'euro, lui, continue sa route vers la hausse, s'installant confortablement au-dessus de 1,44 dollar (1,4472 au plus haut ce jeudi). Ainsi, dans la tendance de fond, l'inquiétude sur la planète finance domine alors que le dossier grec rebondit - et inquiète - quasiment tous les jours : aujourd'hui à la Bourse de Paris, le Cac 40 plongeait de plus de 1,4% vers 16 heures et Wall Street peine à se reprendre après avoir signé sa plus mauvaise séance depuis août 2010. Hier, le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a confirmé l'hypothèse d'un nouveau programme d'assistance à la Grèce, auquel le FMI participerait, à défaut de payer la dernière part de l'aide initiale.
Mais, sur le marché plus volatil des changes, les annonces du jour jouent en faveur de l'euro... et en défaveur du dollar. La monnaie européenne est notamment portée par des propos rassurants de la part de Jean-Claude Trichet, qui a estimé ce jeudi en Allemagne, qu'il «n'y a pas de crise de l'euro», et qualifié la devise de «forte et crédible». Le président de la BCE a alimenté la perspective dune prochaine hausse des taux directeurs. Il a en outre suggéré la création d'un ministère des Finances européen et imagine que «les autorités européennes aient le droit d'opposer leur veto à certaines décisions de politique économique nationale». Côté américain, une série de mauvais chiffres économiques ont polmbé le dollar, tirant mécaniquement l'euro à la hausse.
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