TOUT EST DIT

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samedi 25 juin 2011

La sûreté nucléaire est l'affaire de tous

Three Mile Island aux États-Unis en 1979, Tchernobyl enUkraine en 1986, Fukushima au Japon en 2011, plus un autre accident dans une centrale nucléaire russe dont on parle peu sont venus jeter inquiétude et doute sur l'énergie nucléaire.

On le comprend quand on constate qu'un accident nucléaire survient tous les dix ans. Et aussi quand on sait qu'il est pire que tous les autres types d'accidents connus. En effet, sa nature est différente : l'eau se retire après l'inondation, le feu s'éteint lorsqu'il n'y a plus rien à consumer. Les radiations, lorsqu'elles sont émises intempestivement, créent une contamination nocive et même mortelle qui dure presque indéfiniment. Celle-ci peut, en outre, s'étendre au loin sous diverses formes.

On a vu, ces jours derniers, l'épouvantable photo prise en mer des déchets de toutes sortes emportés au large par le retrait du tsunami de Fukushima. Face à de tels désastres, nous sommes impuissants. C'est bien pour cette raison que certains pays ont déjà cessé de recourir à cette énergie et que beaucoup d'autres envisagent d'y renoncer, même s'il faut des années pour y parvenir.

« La statistique d'accidents nucléaires est vingt fois supérieure aux objectifs de probabilité annoncés », vient de déclarer au Figaro Jacques Repussard, directeur de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (1). Il en conclut qu'il est urgent de trouver les moyens de remédier à de telles situations, soit que l'on veuille continuer à utiliser cette énergie, soit que l'on veuille en sortir car il y faudra des années, il importe donc que la sécurité soit dès maintenant maximale.

Les risques peuvent provenir d'une défaillance technique inhérente à la construction et au fonctionnement d'une centrale. Ils peuvent provenir de dangers extérieurs, terrorisme, catastrophes naturelles : séisme, tsunami, etc., ou bien encore d'erreurs humaines. Tout cela pouvant se conjuguer dans un incroyable enchaînement de circonstances dont on dit trop vite qu'il ne se produira jamais. Fukushima vient pourtant de nous prouver le contraire.

« Imaginer l'inimaginable »

On peut diminuer encore ces risques aujourd'hui, estime Jacques Repussard, à condition d'avoir la lucidité « d'imaginer l'inimaginable » et de prendre les mesures, même les plus coûteuses, pour tenter d'empêcher le drame de survenir.

Nous savons désormais que les conséquences d'un accident nucléaire ne concernent pas seulement le pays où il se produit, mais la planète tout entière : les nuages atomiques ne respectent aucune frontière, nous le savons déjà. Il importe donc qu'en ce domaine, plus encore que dans d'autres, les normes internationales soient établies pour tous et respectées par tous.

En ce qui concerne l'énergie atomique, « chaque État reste maître chez lui... » (2). C'est cet obstacle que vise à surmonter la conférence de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui vient de se tenir à Vienne. Et certains États sont loin d'impliquer les normes élémentaires de sécurité. Ainsi Rosatom, l'agence d'État en charge du nucléaire enrichi, vient de pointer trente et un cas de manquements en termes de sécurité, démontrant que lesdites centrales vieillottes sont mal conçues et mal préparées aux catastrophes.

Ainsi les risques sismiques n'ont pas été pris en compte lors du choix des sites des centrales. La plupart des dix-neufs réacteurs opérationnels ne sont pas prévus pour s'arrêter automatiquement en cas de séisme, comme ce fut le cas à Fukushima, ce qui a permis d'éviter le pire. On constate également qu'il n'y a pas de préparation d'intervention en cas d'incendie, d'inondation, d'impacts extérieurs. Il semble qu'on s'en préoccupe davantage en Russie, depuis Fukushima. C'est ce que rapporte La Croix du 22 juin 2011.

Le G8 de Deauville, puis l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont appelé à la coopération internationale pour la sûreté nucléaire. Il faut s'y atteler d'urgence en trouvant les moyens, dans le cadre d'une gouvernance mondiale, d'imposer les solutions à tous les États du monde car, comme le déclare, Nathalie Kosciusko-Morizet : « Si les choix de production nucléaire sont souverains, la sûreté est l'affaire de tous. »





(1) Le Figaro des 18 et19 juin 2011.

(2) Le Monde du 22 juin 2011.

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