La Grèce va devoir cette semaine pour convaincre ses partenaires et créanciers de la sauver de la faillite avaler la pilule amère d'un nouveau plan d'austérité, un an après un premier train d'économies, combattu dans la rue par syndicats et "indignés".
Un rejet des textes menacerait le pays d'une "sortie de la zone euro, alors que notre choix national stratégique est d'y rester", a relevé pour sa part le numéro deux du Pasok au pouvoir, Evangélos Vénizélos, propulsé au poste-clé des finances le 17 juin. Il rejoint l'analyse du milliardaire et investisseur George Soros, qui a jugé dimanche probablement inévitable qu'un pays finira par sortir de la zone euro.
UNION NATIONALE
Interrogé dimanche sur l'antenne de TV5 Monde, le président de l'eurogroupe Jean-Claude Junker a appelé l'opposition grecque à se joindre à l'union nationale. "Je pars du principe que ce plan sera voté", a-t-il déclaré.
Le premier ministre luxembourgeois a également estimé que "les Grecs les plus fortunés ne participent pas d'une façon exemplaire au sauvetage" du pays. "Le problème n'est pas que d'ordre budgétaire, il est aussi un problème d'Etat. L'administration grecque ne respire pas comme les administrations de nos pays", a-t-il déclaré :
Si le plan passe, les ministres des finances de la zone euro se retrouveront le 3 juillet à Bruxelles pour convenir de la poursuite de l'aide au pays, plombé par une dette de 350 milliards d'euros. Cela conclurait une partie de poker menée depuis des semaines, sous l'oeil inquiet de Washington, alors que la Grèce a besoin d'argent frais d'ici la mi-juillet, mais que l'abandonner à un défaut pourrait être fatal pour l'euro.
Surtout, la voie sera ouverte à ce que M. Vénizélos qualifie de "garantie de la viabilité de la dette à long terme", soit une deuxième opération de sauvetage de la Grèce, associant nouveaux prêts, revenus des privatisations et participation volontaire des créanciers du secteur privé. M. Papandréou a estimé que son montant total devra être "similaire" à celui du premier, soit 110 milliards. A ce jour, la Grèce a touché 53 milliards du prêt de 2010.
La zone euro se prépare au pire et fera face si le plan d'aide au gouvernement d'Athènes n'aboutit pas, a déclaré le ministre allemand des finances Wolfgang Schaüble dans une interview publiée dimanche.
"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter une escalade périlleuse pour l'Europe mais en même temps tout doit être organisé pour affonter le pire", a-t-il déclaré au journal Bild am Sonntag.
Schaüble a cependant adressé un avertissement au parlement grec pour le mettre en garde contre un rejet du plan d'austérité, ce qui aurait des conséquences majeures sur la stabilité de la zone euro. "Nous devons rapidement nous assurer que le risque de contagion à l'ensemble du système financier et à tous les Etats membres de la zone euro est sous contrôle", a-t-il dit.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire