Malgré la répression des manifestations et en dépit de l'absence de journalistes étrangers sur place, Damas ne peut empêcher la diffusion d'informations, notamment via internet.
Dimanche, quatre personnes ont été tuées par les forces de l'ordre à Jableh, près de Lattaquié, dans le nord-ouest du pays. Plusieurs autres ont été blessées. Peu après, environ 3000 habitants de Banias, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Lattaquié, ont organisé par solidarité un sit-in sur l'autoroute reliant Lattaquié à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, dont le siège est à Londres. Les manifestants ont affirmé qu'ils ne lèveraient pas le blocage de l'autoroute tant que les forces de sécurité ne cesseraient pas leurs tirs à Jableh. Ces quatre nouveaux décès portent à au moins 352 le nombre de personnes ayant péri depuis le début, le 15 mars, du mouvement de rébellion, selon des chiffres compilés par l'Agence France-Presse.
Des milliers d'habitants de la province de Deraa, où est né le mouvement de révolte dans le sud du pays, ont par ailleurs enterré dimanche plusieurs victimes de la répression, après la prière. Une manifestation a suivi sans que les forces de sécurité n'interviennent, a raconté un militant. Les protestataires ont brandi des drapeaux syriens et des pancartes appelant «à la suppression de l'article 8 de la Constitution» sur la suprématie du parti unique Baas, a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat. La majorité des commerces étaient fermés en signe de deuil.
Arrestations d'opposants
Ces derniers jours, les services de sécurité ont fait des descentes dans plusieurs villes, arrêtant des militants hostiles au régime, ont indiqué des témoins et l'opposition. Dimanche, selon des militants des droits de l'homme, une dizaine de personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes dont Damas, Homs, Deraa, Lattaquié et Alep. Dans un communiqué, 102 intellectuels et journalistes ont condamné «la pression des autorités syriennes» et ont appelé les journalistes travaillant dans les médias officiels à démissionner.Des «dizaines d'arrestations» ont eu lieu vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui a donné le nom de 15 militants dans l'est du pays. Il a dénoncé «la poursuite de la politique des arrestations arbitraires malgré la levée de l'état d'urgence» et appelé «à une enquête indépendante sur les meurtres commis lors des manifestations».
Des témoins ont indiqué que les routes menant aux «secteurs chauds» proches de la capitale étaient fermées la nuit. Des points de contrôle sont établis pour vérifier les cartes d'identité et n'autoriser que les résidents à entrer dans ces localités théâtre de protestations.
Pour leur part, les autorités syriennes continuent à faire état de morts dans les rangs de la police ou l'armée, tués par «des gangs armés» à qui elles imputent le mouvement de contestation.
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