vendredi 24 septembre 2010
La retraite, mais pas seulement
Les Français ont de nouveau manifesté, hier, contre une réforme que 70 % d’entre eux jugent par ailleurs “nécessaire”. Le paradoxe n’est qu’apparent. On admet volontiers que, vivant plus vieux, il faudra travailler plus longtemps. Reste à répartir équitablement les sacrifices exigés.
Ici, le bât élyséen blesse une large part de l’opinion. Le travailleur de base, rarement invité chez les Bettencourt, rechigne à payer l’addition alors que d’autres se passent les plats. C’est le “Bon appétit messieurs !” lancé par Ruy Blas aux ministres pas vraiment intègres.
Au-delà du problème “technique” des retraites, la rue exprime d’abord un vif ressentiment. L’impression que seuls quelques privilégiés éviteront le tsunami de la crise… Un symbole, rien de plus, le fameux “bouclier fiscal” ? Certes, mais du genre à nourrir durablement la psychologie des foules.
Néanmoins, on ne s’achemine pas vers une grève longue. Dans l’actuel contexte, les principales forces syndicales s’y refusent. Nul n’imagine, maintenant, le blocage du pays à la manière de l’hiver 1995.
Selon toute vraisemblance, la réforme de M. Woerth va finir par s’imposer. Mais le pouvoir, pour autant, aurait tort d’ignorer la montée des contestations. Parce que le “ras-le-bol” populaire vient de loin. L’irrationnel aidant, il pourrait même se propager bientôt là où personne ne l’attend…
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