dimanche 26 septembre 2010
Courage, où es-tu ?
Les négociations de paix israélo-palestiniennes tiennent du rituel : elles sont répétitives. Après des périodes de glaciation, on se rassoit autour de la table sous la pression des États-Unis. Puis vient le constat d'échec avec force récriminations. Et tout recommence...
En sera-t-il de même cette fois-ci ? Le moratoire autour du gel de la colonisation semble pourrir la négociation. Drôle de moratoire, d'ailleurs ! Depuis dix mois, les bétonneuses n'ont jamais cessé de tourner, tant en Cisjordanie qu'à Jérusalem-Est... grâce également - contraintes économiques obligent - à la main d'œuvre palestinienne, notamment pour réaliser les travaux d'infrastructures préalables à la construction d'immeubles. Mais, même très partiel, ce « gel » a été accepté par Mahmoud Abbas. Il serait également prêt, avec l'aval de la Ligue arabe, à admettre la prolongation de ce moratoire symbolique pendant trois mois encore, au cas où Benjamin Nétanyahou saurait imposer ce délai à son cabinet...
Dans un sens, il s'agit d'une ouverture tout en ne présageant pas de l'avenir. Un traité de paix définissant l'État souverain de Palestine, tel que le souhaite Barack Obama, exigera encore de longues tractations. Avec des compensations territoriales aux Palestiniens pour les annexions israéliennes le long de la frontière de 1967, plus le statut futur des colonies, du moins celles qui resteront... sans même évoquer l'épineux problème de Jérusalem-Est et celui du désenclavement de Gaza.
Le rêve est-il encore permis ? Pourtant, une Palestine en paix et en marché commun avec Israël, bien que provisoirement réduite à la Cisjordanie, gagnerait une indispensable prospérité. Jusqu'à faire école dans la misérable bande de Gaza pour la libérer des griffes du Hamas.
Malheureusement, au Proche-Orient les rêves tournent vite au cauchemar. La coalition hétéroclite de Benjamin Nétanyahou tombera sans le soutien des colons et leurs partis extrémistes arc-boutés sur la « Judée » et la « Samarie ». Or, en vertu des lois électorales, il n'est pas sûr qu'un autre gouvernement israélien aura plus de marge de manœuvre. Enfin, il y a les tireurs de ficelles adeptes du terrorisme permanent : l'Iran en premier lieu et, dans une moindre mesure, la Syrie frustrée du Golan. Sans oublier tous les islamistes qui ont placé la « lutte contre le sionisme » au cœur de leur « djihad ».
Voilà pourquoi, même si les négociations actuelles devaient aboutir à l'ébauche d'un compromis, le chemin vers la paix restera parsemé de chausse-trappes. Et les démineurs courageux manquent. De tous côtés, israélien comme arabe. Occidental aussi...
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