TOUT EST DIT

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dimanche 26 septembre 2010

Le chef du gouvernement dessine l'après-Matignon

Dans un entretien qu'il a accordé à France 2, François Fillon dévoile l'état d'esprit d'un homme bientôt libéré de sa charge de premier ministre.

À l'heure d'un remaniement annoncé, voilà encore une interview de François Fillon que Nicolas Sarkozy ne devrait sûrement pas aimer. Dans l'entretien que le premier ministre a accordé à France 2 (qui sera diffusé dimanche à 13h15), il continue de baliser, mine de rien, le chemin qui le conduit vers l'après-Matignon. Bien sûr, les mots du chef du gouvernement sont pesés au trébuchet et son attitude toujours impeccable. Pas question de tomber dans la déloyauté vis-à-vis du président. Trois ans et demi après sa nomination, il ne commettra pas cette lourde erreur. Mais au fil du reportage, il apparaît en filigrane le portrait d'un François Fillon bientôt libéré de sa charge de premier ministre, prêt à relever de nouveaux challenges et terriblement ambitieux.

Car ses confidences au journaliste Laurent Delahousse éclairent un peu plus l'état d'esprit de cet homme si secret mais toujours maîtrisé. Le premier ministre n'esquive pas les questions sur ses relations avec le président. «Avec Nicolas Sarkozy, on a fait une alliance. J'ai choisi de l'aider à être président de la République et je m'en félicite tous les jours. Mais Nicolas Sarkozy n'est pas mon mentor», insiste l'ombrageux Fillon. Celui qui fut traité de «collaborateur» par Sarkozy, au début du quinquennat, remet donc les pendules à l'heure.

Interrogé sur son effacement médiatique, il se permet une étonnante mise au point: «Je pense qu'il y a des gens qui mériteraient d'être plus discrets», dit-il dans un inhabituel et audacieux éclat de rire. S'il ne cite pas le nom de Nicolas Sarkozy, l'allusion est transparente, d'autant qu'il ajoute: «Moi il faut que je me force pour être moins discret…»

«Je ne recommencerai pas au bas du terrain»

Entrecoupé de propos de ses prédécesseurs (Michel Rocard, Jean-Pierre Raffarin, Lionel Jospin, Laurent Fabius), ce film sur la vie de premier ministre prend rapidement les allures d'un documentaire centré sur un seul thème: comment François Fillon a réussi l'exploit d'échapper à l'enfer de Matignon. Il est probablement l'un des seuls à quitter ce poste plus fort qu'il n'y est entré. Filmé à Matignon dans ses activités officielles, il semble attendre tranquillement le verdict de Nicolas Sarkozy. Hyperdétendu, l'élu de la Sarthe donne l'impression de vouloir conquérir sa liberté de futur ex-premier ministre. Bien sûr, il ne livre aucun détail sur ses projets. Mais il sème là encore quelques cailloux: «Il ne faut pas refaire la même chose. Cela fait trente ans que je fais de la politique. Je ne repartirai pas de zéro. Je ne recommencerai pas au bas du terrain», assure-t-il. Bref, François Fillon n'envisagerait pas de redevenir simple député de la Sarthe. Une hypothèse qui entraînerait une élection partielle dans sa circonscription de Sablé-sur-Sarthe.

Son avenir passe-t-il par un parachutage à Paris pour briguer en 2014 la succession de Bertrand Delanoë? Ou bien vise-t-il déjà la présidentielle de 2017? «Il faut savoir se fixer un nouveau challenge, savoir se dépasser», prévient-il. Cette seule phrase devrait alimenter le buzz des prochains jours et intriguer à l'Élysée et dans la majorité où certains (Jean-François Copé en premier lieu) s'inquiètent de la concurrence. Une chose est certaine, François Fillon et la politique, ce n'est pas fini.

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