TOUT EST DIT

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mardi 27 juillet 2010

La spirale

Al-Qaida au Maghreb islamique assume toutes ses horreurs : le communiqué où son chef annonce avoir « exécuté l’otage français » dit assez bien la folie de ceux qui ont fait de l’assassinat à répétition le cœur de leur projet. L’inquiétude exprimée par Nicolas Sarkozy, le 12 juillet, à la télévision, était fondée : au sinistre bilan de cette organisation, il savait que figuraient des centaines de victimes, dont des femmes et des enfants en Algérie. Que pouvait-on négocier ?

Les objectifs désormais poursuivis par la France, après la mort de Michel Germaneau, sont au moins de deux ordres. À très court terme, protéger la vie de tous les Français présents au Sahel. Ceux qui y travaillent, bien sûr, mais aussi ceux qui y voyagent. C’est le sens de la mission confiée immédiatement à Bernard Kouchner, envoyé à Bamako, Niamey et Nouakchott. Par ailleurs, la consigne est claire pour tous : renoncer « absolument » à se rendre dans la région.

Mais, à plus long terme, c’est bien la fin de cette nébuleuse qui est l’impératif. Le parcours d’Al-Qaida au Maghreb islamique ne laisse en effet guère d’autres solutions. Dans le paysage du terrorisme, ce mouvement est, aujourd’hui, celui qui fait peser la plus lourde menace sur la France, même si sa capacité à agir hors de l’Algérie et du Sahel reste faible. Ses troupes, évaluées au maximum à 500 hommes dispersés, mêlent des islamistes radicaux qui continuent de rêver à renverser les pouvoirs algérien, malien ou mauritanien et des criminels de droit commun qui songent d’abord à faire fructifier leurs affaires, du trafic de cigarettes aux rapts. Avec un tel programme, les chefs du mouvement ne peuvent espérer bénéficier d’un large soutien populaire ou de celui des responsables de l’islam.

La France va donc poursuivre son combat. C’est le sens du message délivré hier par Nicolas Sarkozy. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un face-à-face entre la France et Al-Qaida au Maghreb islamique. Au Sahel, des experts américains sont sur le terrain. Et soutiennent, elles aussi, les gouvernements locaux qui mènent cette même bataille contre un terrorisme, certes imprévisible et meurtrier, mais déjà condamné par son aveuglement et par son isolement.


François Ernenwein

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