Julien Dray et Jérôme Cahuzac suggèrent des législatives anticipées pour sortir de la crise.
Le scénario du dernier recours ? Dissoudre. Ceux qui, à gauche, aiment manier la dynamite l'évoquent, comme réponse possible aux polémiques et aux affaires qui portent atteinte au crédit du gouvernement.
Vendredi, sur RTL, Julien Dray a tâté le terrain. «Le climat judiciaire, c'est le prolongement d'un malaise, d'une crise politique sur un autre terrain», a estimé le député PS de l'Essonne. «Par expérience, je sais que, quand ça commence comme ça, ça ne s'arrête jamais tant qu'il n'y a pas un fait politique majeur qui remet de l'ordre dans la tête de nos concitoyens.» Il préconise «une dissolution de l'Assemblée nationale» ou sinon «un référendum» sur les retraites.
Quelques jours après l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, l'Élysée appréciera. La dissolution de l'Assemblée, qui conduit à l'organisation d'élections législatives anticipées, est une prérogative du chef de l'État. «Le rôle de l'opposition, c'est de dire que maintenant il faut trouver une solution à ce malaise politique, il faut que nos concitoyens disent s'ils veulent continuer dans la direction où nous sommes aujourd'hui ou s'il faut changer de politique. Ce que je revendique», a poursuivi Julien Dray.
À gauche, ils ne sont cependant qu'une poignée à avoir entonné ce refrain lorsque l'affaire Bettencourt-Woerth a éclaté. Le président de la commission des finances, Jérôme Cahuzac, a évoqué l'idée.
«Ce n'est pas nécessaire»
Les radicaux de gauche l'ont aussi proposée. «Je demande que le président de la République procède à la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Français doivent retourner aux urnes pour sanctionner ce gouvernement moribond. Un gouvernement qui est déjà condamné moralement par tous», a déclaré au début du mois le secrétaire national du PRG, Eddie Aït.
Les autres responsables de gauche se sont montrés plus prudents. La dissolution, «c'est une hypothèse - le président peut toujours dissoudre -, Jacques Chirac l'a fait en son temps. Donc, j'allais dire “chiche” !», a commenté la semaine dernière Jean-Marc Ayrault. Mais, au fond, elle «n'est pas nécessaire», a ajouté le président du groupe PS à l'Assemblée. Il demande d'abord d'autres «décisions fortes».
De toute façon, la gauche ne serait pas prête. Les candidats dans les circonscriptions ne sont pas investis, les accords avec les partenaires ne sont pas signés. Et les primaires de désignation du candidat à la présidentielle seraient chamboulées en cas de législatives anticipées !
En 1997, le président de la République Jacques Chirac, conscient du risque de perdre les élections prévues en 1998, avait décidé d'anticiper le scrutin d'un an, officiellement pour mieux préparer la France à l'entrée dans l'euro. La gauche l'avait emporté à la surprise générale.
L'expérience vaut avertissement. À droite, personne ne s'aventure donc à demander un retour aux urnes. La dissolution, c'est la «nouvelle idée inventée par l'opposition», a ironisé la semaine dernière le président du groupe UMP, Jean-François Copé. À droite, on espère que l'été et les vacances permettront de faire redescendre la pression.
ALORS ILS PIAILLENT, MANIFESTENT, FONT DES CRISES D'ÉGOTISMES, JOUENT LES MATAMORES SANS EN AVOIR LE TALENT. ILS ONT TOUT DU COMPORTEMENT SCHIZOPHRÈNE.
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