Du côté de San Francisco, notre TGV semblait sur la bonne voie. De l'avis général, il avait toutes les chances de remporter un fabuleux contrat. À savoir la construction d'une ligne à grande vitesse, 36 milliards de dollars TTC, et marchepied idéal pour conquérir le Nouveau Monde.
Soudain, par voie légale, le député californien Bob Blumenfield s'en mêle. Il exige des candidats un rapport complet sur les activités de leur entreprise... pendant la Seconde Guerre mondiale. Et de préciser : "Qui fuit ses responsabilités morales ne saurait toucher l'argent du contribuable."
L'étrange avenant à "l'appel d'offres" vise directement les chemins de fer français. Ceux-là même qui, sous l'Occupation, jouèrent un rôle funeste dans la déportation de 76 000 juifs.
Faute de "repentance" publique, la SNCF risque ainsi de perdre le marché. Son principal concurrent s'en réjouit. Qui, au fait ?
Un groupe chinois, allié au géant américain General Electric... Ça tombe bien. Pékin et Washington n'ont rien à se faire pardonner, au moins concernant la Shoah.
À la fin, c'est Arnold Schwarzenegger - le gouverneur de l'Etat - qui devra trancher.
Ironie de l'Histoire, son père portait l'uniforme nazi. Ça ne l'a pas empêché, lui, d'être élu.
Gilles Debernardi
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