TOUT EST DIT

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mercredi 23 juin 2010

Heureusement, il reste les vignettes Panini !

C'était quoi, au juste, ce truc bizarre qu'on regardait à la télé hier après-midi ? Vu de loin, c'est vrai, ça ressemblait un peu à un match de foot. Il y avait un terrain vert avec des traits blancs. Des personnages grouillants assemblés dans ce qui pouvait, à la rigueur, passer pour des tribunes. Mais c'est tout. Sans doute, aurait-il fallu une mise en garde comme au cinéma. Toute similitude avec une activité connue ne peut être que fortuite. Non, ce qui se déroulait là devant nos yeux appartenait à un autre univers. Bien malin qui aurait pu le définir. Certes, cela revêtait bien des allures de sport. Mais depuis les épisodes aussi affligeants que grotesques des jours précédents, les repères habituels n'existaient plus. C'était quelque chose comme une vulgaire parodie à laquelle nous assistions. Avec, face à l'équipe bien réelle des "Bafana Bafana", onze, puis bientôt dix intermittents d'un mauvais spectacle payés abyssalement plus cher que des chirurgiens, des infirmières, des gens "utiles". Certains commentateurs employaient encore les mots "compétition" et "honneur". Autant de notions et de vocables qui sonnaient faux. L'équipe de Raymond Domenech, cette bande à Bonnot d'un ballon qui ne tourne pas rond, gesticulait à vide. Pas tellement à cause des actions menées. Car il y a tout de même eu, ultime sursaut, ce but de Malouda à la soixante-dixième minute. Mais parce que, de toute façon, le cœur n'y était plus. Ni celui des joueurs déshumanisés. Ni le nôtre, meurtri, abusé, shooté. C'est fini. On ne nous y reprendra plus avec le mirage de cet opium du peuple qui soudain nous étouffe. Combien de temps tiendra cette résolution ? Le cyclisme a pu renaître des cendres du dopage. Il n'est pas dit que demain le foot ne tente pas de se refaire une virginité. Qu'importe, le seul qui nous intéresse, ne se pratique plus désormais que dans les cours de récréation. Avec les tournois de copains, les vignettes Panini et l'unique bleu qui vaille. Celui de nos enfances éternelles, à jamais championnes du monde de la vraie vie.

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