José Luis Zapatero a annoncé mercredi des réductions de salaires pour les fonctionnaires.
L'exemple tourne mal. L'Espagne de José Luis Zapatero s'est résolue à la rigueur en annonçant, mercredi, des réductions de salaires pour les fonctionnaires. Coup dur pour les socialistes français qui avaient érigé le président du gouvernement espagnol en porte-drapeau de la nouvelle gauche européenne. Après son élection en 2003, François Hollande ne jurait que par lui, Ségolène Royal, en 2004, s'est fait surnommer «la Zapatera». Et pour son premier déplacement à l'étranger, c'est en Espagne que s'était rendue la première secrétaire Martine Aubry, l'année dernière.
«Comparer la France et l'Espagne n'est pas possible, prévient d'emblée le porte-parole Benoît Hamon. Je vois ce qu'on voudrait faire. Mais les déficits en France sont liés à des politiques irresponsables en matière de recette.» Le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone entrevoit aussi le piège politique : «En France, une politique qui amputerait le pouvoir d'achat serait très nocive. Zapatero a tort.»
Mais lorsqu'on quitte le terrain de la tactique politique, les commentaires prennent une autre valeur. «Mon jugement est partagé», explique le député des Hautes-Pyrénées Jean Glavany qui excuse Zapatero: «Il y a une situation économique plus fragile qu'on ne le croyait, à cause de la bulle immobilière.»
«Je souhaite que la France n'en arrive pas là», renchérit le député de Paris Christophe Caresche. Il s'inquiète des risques «déflationnistes» des mesures espagnoles qui pourraient peser sur la consommation. «C'est le type de cercle vicieux qu'il faut éviter.» Au moins, les socialistes français trouvent une vertu dans les décisions du gouvernement espagnol: que les mesures d'austérité s'appliquent aussi au salaire des ministres. «C'est une bonne démarche plutôt exemplaire», commente le député de l'Aisne René Dosière.
La première secrétaire n'a pas encore commenté les décisions de José Luis Zapatero. Mais elle préconisait des remèdes bien différents pour la France. «L'annonce de la baisse aveugle des dépenses sociales ne fera qu'aggraver cette situation en ponctionnant du pouvoir d'achat au détriment de la consommation», expliquait-elle mercredi. Autant dire qu'elle n'est pas prête à prôner des réductions de salaire.
vendredi 14 mai 2010
La rigueur en Espagne fait grincer des dents au PS
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