L'Union européenne s'essaye désormais à la solidarité immédiate. Alors que pour venir en aide à la Grèce, les tractations furent longues et houleuses, cette fois-ci les 27 ont vu l'urgence de la situation, et les ministres européens des Finances ont approuvé, dimanche, la mise en place d'un plan de soutien à la zone euro
A Bruxelles, le week-end fut éprouvant. Vendredi soir, seize chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se sont réunis pour discuter de la création d'un ''mécanisme d'intervention'' pour aider les pays de la zone en difficulté et préserver la zone euro. Après neuf heures de discussions la chose était entendue. Les ministres européens des Finances se sont ensuite retrouvés dimanche afin de discuter des modalités de ce dispositif devant être opérationnel avant l'ouverture des marchés lundi.
Qui va payer ?
L'accord des 27 membres de l'Union européenne était nécessaire à la mise en place de ce dispositif. Le montant décidé est sans précédant : 600 milliards d'euros à destination des pays de la zone en difficulté. 60 milliards d'euros seront fournis par la Commission européenne, 440 milliards par des prêts ou garanties par les Etats membres, et le Fonds Monétaire International participera à hauteur de 100 milliards d'euros. ''A crise systémique, réponse systémique'', le mot d'ordre des dirigeants de la zone euro et de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE) se voulait clair et fort vendredi soir à Bruxelles. Sous la menace de la contamination de la crise grecque, les 27 sont exceptionnellement parvenus à se mettre d'accord assez rapidement. Toutefois, Alistair Darling, le ministre des Finances britannique, a indiqué que son pays n'y participerait pas, mais n'avait pas d'objection quant à sa création. Hors de la zone euro, la Grande-Bretagne ne s'est pas plus impliqué que cela dans le dispositif. En revanche, la France et l'Allemagne, longtemps divisées sur le dossier grec, sont désormais ''en accord complet'' sur les mesures à prendre pour défendre la monnaie commune.
Pourquoi un mécanisme d'assistance financière ?
Etrange, alors que bon nombre des 27 ne se sont pas montrés si généreux lorsqu'il s'agissait de venir en aide à la Grèce, cette précipitation à créer un fonds destiné aux pays de la zone euro en difficulté. Mais sans doute la crise grecque aura-t-elle servi d'exemple. L'Union a été trop longue à réagir, laissant le pays sombrer dans les émeutes et les manifestations. Alors désormais, la Commission européenne (CE) agira seule. De manière tout à fait autonome, le fonds de soutien, contrôlé par la CE pourra rapidement aider les pays fragiles (Espagne, Portugal, Italie), en empruntant à leur place quand ils rencontrent des difficultés. ''La zone euro traverse la crise la plus grave depuis sa création. Nous avons besoin de mesures fortes à la dimension de cette situation exceptionnelle'', déclarait, vendredi soir, Nicolas Sarkozy. La crise commençait à sérieusement menacer l'existence de la monnaie commune. La création de ce fonds est un appel à la solidarité, oubliée depuis le fondement de l'Union, c'est aussi un véritable bouleversement de l'organisation et du fonctionnement de la zone euro puisque jusqu'ici la Banque centrale européenne n'avait pas pour fonction de prêter de l'argent aux pays en difficulté. L'enveloppe de prêts de 60 milliards d'euros de la Commission serait utilisée d'abord, puis les Etats pourraient avoir recours aux 440 milliards qui, après une décision à l'unanimité, pourraient être mobilisés rapidement.
Le sommet s'est tenu sur fond de chute des principales places financières, alors que l'euro est tombé à son plus bas niveau depuis 14 mois. Si ce mécanisme avait été mis en place plus tôt, il aurait pu éviter une telle débandade du marché européen.
mardi 11 mai 2010
EURO – Un fonds mais sans un seul penny
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