Les groupes sucriers devraient une fois encore être les plus gros bénéficiaires des subventions agricoles européennes publiées vendredi soir pour 2009, mais Bruxelles est décidé à les plafonner à l'avenir pour permettre au système de devenir plus équitable.
"Qui a obtenu quoi de la PAC (Politique agricole commune, ndlr) en 2009 ?".
La réponse sera connue vendredi à minuit, dernier délai pour la publication
par les Etats membres des bénéficiaires de la manne agricole.
"Chaque année il y a des paiements spéciaux. Pour la période 2008-2009, le
secteur sucrier à bénéficié d'aides à l'exportation et les chiffres vont
montrer que quelques sociétés vont recevoir beaucoup", a reconnu le
porte-parole de l'exécutif européen pour l'Agriculture, Roger Waite, devant la
presse.
Le secret le mieux gardé de l'UE a été levé pour la première fois le 1er
mai 2008. Ce jour là, les contribuables européens ont appris que la reine
Elizabeth d'Angleterre ou le Prince Albert de Monaco figuraient au nombre des
bénéficiaires de la Politique agricole commune.
En France, aucun agriculteur ne figurait dans le "TOP 20" des bénéficiaires
dont la tête de liste était une banque, le Crédit agricole, avec 91 millions
d'euros, suivi par le volailler Doux avec 62 millions d'euros et le sucrier
Saint Louis avec 38 millions d'euros.
La liste des bénéficiaires en France avait fait apparaître le Prince Albert
II de Monaco pour un montant de 253.987 euros.
Les agriculteurs, eux, s'étaient partagés 9,5 des 10,3 milliards d'euros
d'aides attribués à la France, soit en moyenne 20.000 euros par tête et par
an: moins de 2.000 euros par mois.
Au Royaume-Uni, les principaux bénéficiaires n'étaient pas non plus dans le
besoin. Le chèque obtenu par Margaret Thatcher en 1984 en réponse à son "I
want my money back" améliore substantiellement les revenus des riches
propriétaires terriens que sont la reine Elisabeth, première fortune du
royaume, avec plus de 30.000 euros perçus en 2008.
La France et la Grande Bretagne sont les deux principaux protagonistes de
la guerre pour la réforme de la PAC. Les Britanniques veulent supprimer les
subventions directes, les Français bataillent pour les maintenir.
L'obligation faite aux pays de publier la liste des bénéficiaires des aides
agricoles vise à relancer le débat sur l'avenir de cette politique, deuxième
poste des dépenses communautaires avec près de 55 milliards d'euros en 2008,
soit 47% du budget total de l'Union européenne.
La part des dépenses de la PAC dans le budget de l'UE n'a cessé de reculer:
elle atteignait 85% en 1985 et devrait atteindre 39,3% en 2013.
"Sur l'idée du plafonnement, à l'avenir le commissaire (à l'Agriculture
Dacian) Ciolos veut chercher des critères plus objectifs pour les aides
directes dans tous les Etats", a indiqué son porte-parole.
Mais l'idée du plafonnement des aides les plus élevées n'est pas du goût de
certains Etats européens.
lundi 3 mai 2010
Agriculture: qui a obtenu quoi en 2009 dans l'UE? les surprises de la PAC
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