La liberté de la presse est essentielle à la démocratie. En effet, les démocraties nécessitent l'échange, le dialogue, la confrontation des idées. Encore faut-il que ceux qui échangent, dialoguent, confrontent leurs idées soient correctement informés. Comment l'être si la parole et l'écrit ne sont pas libres ? Comment être valablement informé par une presse qui serait l'émanation du pouvoir en place et interdirait toute expression qu'il ne contrôlerait pas ?
On a connu ce genre de situation dans un certain nombre de pays, en Europe et ailleurs, au cours du siècle dernier. On connaît cela, aujourd'hui, dans des pays soumis à des gouvernements autoritaires ou dictatoriaux.
Cependant, quelque chose a changé. D'abord, la mondialisation qui a favorisé les échanges d'un bout à l'autre de la planète. De plus, elle a été intensifiée par la télévision et les satellites et, aujourd'hui, par l'explosion d'Internet. On savait déjà combien la radio à transistor avait eu d'influence, en France par exemple, sur les événements d'Algérie, puis sur ceux de 1968. Désormais, tout se sait instantanément par Internet. Et les États qui s'efforcent de contrôler ce système y arrivent bien incomplètement. On a vu cela lors des dernières émeutes d'Iran. Nous avons su ce qui se passait dans l'heure même, malgré les efforts de la police iranienne. C'est tant mieux.
Cependant, la grande liberté de s'exprimer que favorise Internet facilite, en même temps, la diffusion de n'importe quel message, y compris les pires. Ceux, par exemple, qui sont diffamatoires ou bien ceux qui se présentent comme des informations prétendument vérifiées qui, ne l'étant pas ou l'étant insuffisamment, contribuent à créer des rumeurs parfois dangereuses ou pernicieuses.
L'honneur du métier de journaliste
On l'a bien compris, la liberté de la presse doit servir à éclairer et non à embrouiller les esprits. Pour cela, l'information diffusée, de quelque manière que ce soit, doit être vérifiée, contrôlée, recoupée. C'est le travail de ceux qui s'y consacrent : les journalistes.
Ceux-ci se doivent évidemment de travailler dans le respect de la déontologie de leur profession et c'est dans la mesure où ils la respectent qu'ils deviennent eux-mêmes dignes d'être protégés et défendus. S'ils oeuvrent ainsi, ils sont les animateurs authentiques d'une démocratie qui doit sans cesse se perfectionner. Leur responsabilité est donc considérable. Ils le savent et parfois, à cause de cela, ils acceptent ou même vont au devant de grands risques.
Périodiquement, ils tombent dans des pièges, sont enlevés et même assassinés. Ainsi, en 2009, soixante-seize journalistes ont été tués et déjà neuf d'entre eux ont perdu la vie, cette année, dans le monde. Et n'oublions pas nos deux confrères de France 3, enlevés et retenus comme otages en Afghanistan depuis 125 jours. C'est grâce au courage et à l'abnégation de ces hommes et de ces femmes, grâce au sérieux des organes d'information dans lesquels ils travaillent que nous pouvons savoir ce qui se passe dans le monde et en débattre pour mieux agir.
Ne l'oublions pas, la liberté d'information est un droit imprescriptible qui impose, en même temps, de vrais devoirs parfois difficiles. C'est ce qui fait l'honneur du métier de journaliste.
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