Ne tremblez plus à Tremblay-en-France ! Nouvelle étape hier dans la croisade sécuritaire de Nicolas Sarkozy. À l'heure où nous avons tous le nez en l'air pour guetter l'avancée des cendres islandaises, le chef de l'Etat a tenu à nous replonger dans une réalité plus terre-à-terre. Car il n'y a pas que les avions qui ne circulent plus, il y a aussi parfois les bus. Surtout dans le "9-3", ce cratère de violences et d'incivilités toujours plus ou moins en éruption. Le président de la République a visité les dépôts vandalisés, tenté de rassurer les chauffeurs qui travaillent "la peur au ventre" et surtout promis une nouvelle fois "la fermeté absolue". Un peu plus tard, à la mairie de Bobigny, l'ex-adepte du Kärcher a déclaré la guerre aux "gros caïds", "petits dealers" et autres "trafiquants" de tout poil. Avec un objectif : "Nous allons les harceler". On nous aurait presque refait le coup de la peur qui va changer de camp. Et l'école n'est pas oubliée. Les gosses de moins de seize ans qui sèment la zizanie seront accueillis dans des "internats". Tout absentéisme non justifié entraînera la suppression des "allocs". Mais il y a plus nouveau au programme. Dans les 53 établissements répertoriés "particulièrement sensibles" sera proposée l'installation d' "un bureau destiné au policier ou au gendarme référent". Plutôt bizarre cette initiative, non ?
C'est un peu comme si on instaurait une sorte de présence-absence des forces de l'ordre au sein même du corps enseignant.
Un symbole fort, certes, mais qui ne compensera pas la carence de surveillants. Pas sûr, en tout cas, que cette espèce de veille virtuelle, pour autant qu'elle soit adoptée sans malaise, soit vraiment dissuasive. Répétons-le : il y a urgence à passer des perpétuels effets d'annonce à des mesures enfin applicables. Et en Seine-Saint-Denis, c'est comme à Eyjafjallajökull,
on ne dissipera vraiment le nuage que lorsque le feu
sera éteint.
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