La Commission européenne a demandé, mercredi 11 novembre, à neuf pays – dont la France, l'Allemagne et l'Espagne – de ramener d'ici à 2013 leur déficit public sous la limite autorisée au sein de l'Union européenne, qui correspond à 3 % du produit intérieur brut. Le gendarme budgétaire européen a donné en revanche jusqu'à 2012 à l'Italie et à la Belgique pour revenir dans les limites fixées, jusqu'à 2014 à l'Irlande, et même jusqu'en avril 2015 au Royaume-Uni.
"Je suis convaincu que les délais proposés aujourd'hui sont appropriés et réalistes", a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia. La France et la Belgique contestent cependant déjà les objectifs que leur a fixés la Commission, car ils leur semblent peu "réalistes". Ces deux pays tablent sur un retour au respect des limites un an plus tard que fixé par la Commission, en 2014 pour la France et 2013 pour la Belgique.
Il a par ailleurs été décidé d'enclencher la phase suivante de la procédure pour déficit excessif concernant la Grèce, progressant ainsi vers la possibilité de sanctions. La Commission considère que, dans ce pays, "aucune action suivie d'effets n'a été engagée" pour réduire les déficits, et lui donnera au début de 2010 un nouveau délai pour prendre des mesures.
Certains économistes ont cependant remis en question la crédibilité des nouvelles dates butoirs. Ce sont "des vœux pieux", a jugé Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, pour qui la Commission "agit comme s'il n'y avait pas de crise". Selon lui, les pays européens ne pourront pas être assez rapides, "d'abord parce que la croissance est insuffisante". Pour Jean Pisani-Ferry, de l'institut européen Bruegel, dans "une situation si dégradée", les objectifs de Bruxelles "risquent de manquer de crédibilité".
Selon les dernières prévisions économiques de la Commission, le déficit devrait atteindre 5 % en Allemagne en 2010, 8,2 % en France, 10,1 % en Espagne et 14,7 % en Irlande. Les trois quarts des pays de l'UE sont sous le coup de procédures pour déficit excessif.
jeudi 12 novembre 2009
La France a jusqu'à 2013 pour revenir sous la barre des 3 % de déficit
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