La ministre de la Justice, élue députée européenne en Ile-de-France, est reçue jeudi à l'Élysée par Claude Guéant.
À moins d'une surprise, Rachida Dati devrait quitter le gouvernement en début de semaine prochaine. Mais c'est mercredi que la page s'est tournée pour la ministre de la Justice. La garde des Sceaux a assisté le matin à ce qui sera vraisemblablement son dernier Conseil des ministres. L'après-midi, elle a filé à Bruxelles pour participer à une réunion du PPE, le groupe des députés de la droite européenne.
Rachida Dati a-t-elle du vague à l'âme ? Son entourage jure que non : «Elle n'est pas une nostalgique. Elle est sereine. Lorsqu'elle a accepté d'être candidate aux européennes, elle savait qu'elle devrait quitter le gouvernement.» Mercredi, la ministre est sortie de l'Élysée avec le sourire espiègle de celle qui repart déjà au combat.
Rachida Dati a, il est vrai, soigneusement préparé sa sortie, semant les petits cailloux qui, espère-t-elle, lui permettront de revenir au premier plan. Ses projets ? Probablement pas les régionales de 2010 mais les législatives de 2012 et les municipales à Paris en 2014. Rachida Dati veut creuser son sillon dans la capitale. Tout en multipliant les réunions de quartier dans le VIIe arrondissement de Paris, dont elle est maire, la ministre a compté ses soutiens politiques ces dernières semaines. Au point d'agacer jusqu'à l'Élysée. Samedi dernier, à 8 heures du matin, c'est avec le patron des députés UMP Jean-François Copé et le très chiraquien Christian Jacob qu'elle a pris son petit déjeuner. Un des participants affirme sans ciller qu'il n'a été question que de Génération France, le club de Copé. Mais, à l'Élysée, on s'agace du rapprochement de la ministre avec le maire de Meaux. Le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, doit d'ailleurs recevoir Rachida Dati jeudi pour évoquer le sujet avec elle.
Le livret de ses réformes
Plusieurs conseillers, pas toujours d'accord entre eux et pas toujours écoutés par la ministre, l'ont aussi aidée à bâtir une stratégie de communication cohérente vis-à-vis des parlementaires. «Son problème, c'était que les bottes Dior avaient éclipsé le travail de fond qu'elle a fait à la Chancellerie, résume l'un d'entre eux sous couvert d'anonymat. Il fallait qu'elle parle de ses réformes.» Oui, mais comment en parler ? À la télévision ? dans les journaux ? sur les radios ? Rachida Dati savait qu'elle serait toujours rattrapée par des questions sur ses relations avec le président, sa fille, ses erreurs de jugement.
Sans en informer ses équipes de la Chancellerie, elle a opté pour la publication d'un fascicule récapitulant toutes les réformes conduites à la Justice depuis son arrivée. Le titre de ce bilan en 102 pages ? «… Parce qu'il fallait réformer la justice de la France pour l'adapter au XXIe siècle…». Le livret a été envoyé ces derniers jours aux journalistes, aux parlementaires de la majorité et de l'opposition, aux 72 eurodéputés français qui partiront en juillet à Strasbourg, au conseil supérieur du notariat, à l'ordre des avocats, aux procureurs généraux, etc.
«Il a été tiré à 2 000 ou 3 000 exemplaires», affirme l'entourage de la ministre. Selon nos informations, 7 000 exemplaires auraient en fait été imprimés et 1 000 autres seraient en cours de réimpression. Quoi qu'il en soit, les parlementaires ont tous eu droit à une lettre d'accompagnement personnalisée. «Nous continuerons à travailler ensemble», assure la ministre dans ce courrier. La stratégie semble plutôt bien fonctionner. Rachida Dati a eu droit il y a une semaine à des applaudissements nourris des députés lors de la réunion du groupe UMP et mardi à un stylo offert par les sénateurs.
jeudi 18 juin 2009
Rachida Dati soigne sa sortie et compte ses soutiens
ESPERONS QU'ELLE FERA UN AUSSI BON TRAVAIL AU PARLEMENT EUROPEEN QU'A LA JUSTICE, CELA FERA BOUGER LES LIGNES.
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