jeudi 16 octobre 2014
En attendant le choc de libéralisation
En attendant le choc de libéralisation
On ne va pas s’en plaindre : « ouverture » et « liberté » sont les deux mots qu’Emmanuel Macron a le plus employés en présentant à Bercy sa loi pour la croissance. Ainsi, dit-il, c’est en augmentant la concurrence et en allégeant les procédures que la France pourra se guérir de ses trois maladies, sortir de la défiance, lutter contre la complexité et entamer les corporatismes.
Petit à petit, l’idée d’une libéralisation du pays fait son chemin, le culte absolu de l’Etat perd de ses fidèles. Certes, on en est encore au niveau des promesses et il faudra des mois, peut-être même une année encore pour que le dispositif Macron entre pleinement en action. Mais l’intention y est et l’objectif semble clair.
Reste un petit mystère : si cette loi « ouverture et liberté » est la solution à bien des problèmes français, pourquoi tant de timidité ? Pourquoi ne pas se libérer plus rapidement de l’Etat et des monopoles, pourquoi ne pas privatiser plus massivement ? Ce serait une manière de se donner toutes les chances d’un retour à la croissance. Certes, il faudrait en parallèle que la dépense publique recule, que le matraquage fiscal cesse, que le délire administratif paperassier se calme. Il faudrait que les conditions d’embauche et de rupture des contrats de travail se simplifient, que la contrainte sociale s’allège, que le Code du travail maigrisse. Bref, il faudrait que, après avoir parlé « ouverture » et « liberté », le ministre de l’Economie ose utiliser le mot « libéralisation », voire, quelle audace, qu’il assume une politique libérale. C’est à cette condition – exigeante, convenons-en – que le « choc de confiance » qu’il appelle de ses vœux pourrait échapper au destin misérable de ses deux prédécesseurs avortés, le « choc de compétitivité » et le « choc de simplification ».
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