Réflexions sur le XXIème siècle
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Le champ de blé aux corbeaux de Van Gogh, qui illustre ce billet, peint en 1890, me semble avoir un caractère annonciateur des tragédies du siècle suivant. |
Au fil de ma lecture de Cioran, Oeuvres, Gallimard 1995, je trouve ces paroles saisissantes: "Dans l’histoire, on est toujours au seuil du pire [...] On peut donner pour certain que le XXIème siècle, autrement avancé que le nôtre, regardera Hitler et Staline comme des enfants de choeur." Propos de dépressif (qu’il n’était pas) ou salutaire prophétie? Cette question ne cesse de me hanter. Selon une première hypothèse, l’homme aurait changé, serait devenu meilleur grâce à "l’effet d’expérience" (ne pas reproduire les atrocités du siècle précédent), la mondialisation, les technologie de l’information et la diffusion des images, la hausse moyenne du niveau de vie… Suivant une autre vision des choses, rien n’aurait vraiment changé, en quelques décennies, de la nature humaine, prompte à la violence, au fanatisme, à la rage de détruire et de tuer. Oh, ce n’est pas de la grande philosophie, mais une simple réflexion "d’honnête homme". Pessimiste me dira-t-on? Un siècle vient de passer. Le 16 juillet 1914, nul n’imaginait l’apocalypse en train de couver. Quel idiot pessimiste eût alors annoncé le massacre de 17 millions d’Européens, un dizième de la jeunesse décimé, autant d’infirmes à vie, combien de veuves et d’orphelins, un continent dévasté, un cataclysme d’où sortirait le marxisme-léninisme et le national-socialisme, puis un second conflit encore trois fois pire dans ses effets? Aucun! Je ne dis pas que tout cela se reproduira en pire et tout autrement, mais qu’il ne faut rien exclure et surtout pas que Cioran ait eu raison. Ainsi, jamais, de mémoire,
nous n’avons connu une situation aussi complexe et incontrôlable au Moyen-Orient, avec l’échec radical du monde occidental, marqué par l’émergence d’un califat qui bouscule toutes nos certitudes historiques et les menaces pesant sur Israël. Le XXIème n’en est qu’à ses débuts.
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