jeudi 17 juillet 2014
La carte et les territoires
La carte et les territoires
La réforme territoriale aurait pu être la « mère de toutes les réformes » du quinquennat. Elle aurait pu bénéficier du rare privilège d'être consensuelle parce que voulue unanimement. Et finalement, elle n'aura été qu'une occasion manquée. Une de plus. Tout cela parce qu'on ne joue pas avec la carte et les territoires comme on le ferait avec un puzzle sur un coin de table. N'insistons plus sur l'improvisation avec laquelle a été conçu le projet élyséen, entre coups de fils et coups de ciseaux, un soir de grand bazar. On ne le rappellerait pas si cela n'avait fourni des arguments providentiels aux barons locaux adversaires de tout changement. Mais comment donner tort à ceux qui ont accusé François Hollande de mettre la charrue avant les b'ufs ?
Le groupe socialiste, en ayant proposé une nouvelle carte de 13 régions (au lieu de 14), avant l'ouverture des débats à l'Assemblée, a de lui-même « corrigé » la copie élyséenne pour prévenir une fronde transpartisane. Et, de fait, le projet est devenu moins incohérent et donc plus présentable. Ce qui, malheureusement, ne le purgera pas pour autant de tous ses vices originels.
On sent bien que cette réforme se voulait d'abord un écran de fumée après des déroutes électorales. Mais, sur un sujet touchant d'aussi près les populations, comment enjamber toute concertation préalable avec les élus et les citoyens ? Comment avoir fait passer le contenant (le découpage) avant le contenu (la répartition des compétences) ?
On s'aperçoit que la question des économies n'est même plus d'actualité. Les chiffrages sont restés flous. Dans l'immédiat, il y aura forcément des surcoûts (bâtiments, alignement des régimes des personnels). Pressé par le temps, le gouvernement n'autorisera qu'en 2016 la possibilité, pour un département, de changer de région. Et il a repoussé aux calendes grecques la suppression de ces mêmes départements, qui aurait pu être compensée avec la (re) création des conseillers territoriaux et une « cantonalisation » des régions. Dommage que la carte abattue par François Hollande soit biseautée.
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