TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 23 juillet 2014

La valise ou le cercueil

La valise ou le cercueil

 Dans un silence médiatique impressionnant, la vie des 3 000 derniers chrétiens de Mossoul tourne au calvaire
Chassés de leurs maisons ou forcés à se convertir à l’islam, sinon c’est la mort : des milliers de chrétiens, laissant tout derrière eux, ont fui avec leur famille sous la menace de l’ultimatum des djihadistes prononcé vendredi, qui ont instauré un califat après s'être emparés de la ville le 10 juin dernier. Tous leurs biens et possessions seront bien sûr pillés. Ceux qui n’ont pas eu les moyens de partir sont parfois réfugiés chez des amis musulmans qui les cachent pour leur éviter d’être tués. 
Mardi dernier les maisons des chrétiens ont été taguées de la lettre «N», comme nassarah (chrétiens) en forme d’ultime avertissement. Les notables ont été convoqués par les djihadistes à l'archevêché syriaque catholique pour leur expliquer les « nouvelles règles de vie ». Le soir même, des haut-parleurs, hissés sur des véhicules circulant dans les quartiers chrétiens, expliquaient ces « nouvelles règles de vie »:
«Devenez musulmans et sujets du califat, ou alors payez la jyziah (l'impôt que les mécréants doivent payer aux musulmans), ce qui n'empêchera pas les hommes de devoir combattre avec nous. Sinon, partez, sans emporter quoi que ce soit. Et si vous ne respectez aucune de ces conditions, entre vous et nous, il n'y aura que l'épée. »
Crime contre l’humanité
Le site Salon Beige rapporte que d’après le site chaldéen Ankawa (en arabe) le Dr Mahmoud al-Asali, professeur à l'université de Mossoul, a été assassiné par les jihadistes de l'E.I.I.L, pour avoir protesté contre l'exil forcé des chrétiens. Et que selon l'association “Fraternité en Irak”, des musulmans ont tenté de s'interposer vendredi, sans succès, pour empêcher les membres du pseudo Etat islamique de saccager et incendier l'archevêché syriaque catholique de Mossoul. De même, « dimanche à Bagdad, à l'issue de la messe, des musulmans se sont réunis devant l'église Saint-Georges, pour manifester leur solidarité à l'égard des chrétiens persécutés dans leur pays. Sur leurs pancartes, cette inscription : "Je suis Irakien, Je suis chrétien" ».
Les jihadistes ont également pris le contrôle d'un monastère antique dans le Nord de l'Irak et chassé ses moines. Ils ont violemment fait irruption dimanche dans le monastère de Mar Behnam, l'un des lieux de culte les plus anciens du christianisme en Irak, abritant une petite communauté de moines syriaques catholiques près de Qaraqosh, une ville majoritairement chrétienne :
« Vous n'avez plus de place ici, et vous devez quitter les lieux immédiatement », a raconté un membre du clergé syriaque.
Selon lui, les moines ont demandé de pouvoir conserver certaines reliques du monastère mais les jihadistes leur ont ordonné de quitter les lieux à pied et sans rien emporter.
Y-a-t-il encore une communauté chrétienne quelque part ?
Le patriarche chaldéen Louis Sako avait évalué à 35 000 le nombre de chrétiens présents à Mossoul avant le début de la terreur jihadiste. Presque tous ont fui la ville avant l'expiration de l'ultimatum, selon lui. Les autres risquent d’être assassinés à chaque instant. Le secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon a parlé de « crime contre l'humanité ».
Occupé à aider les réfugiés de Qosh, le père Gabriel, qui a quitté Mossoul il y a un mois, lance un SOS :
« Face à ces monstres, la présence chrétienne est en danger. Nous réclamons une force militaire internationale pour protéger les chrétiens d'Irak. Sinon, nous allons continuer de souffrir et probablement disparaître. »
En France, l’indignation et la mobilisation restent modestes et discrètes. Comme toujours lorsque ce sont les chrétiens que l’on génocide : une poignée de manifestants devant l’Assemblée nationale mardi soir, les manifestations de la communauté assyro-chaldéenne de France, la question de l’UMP Jean-Frédéric Poisson à Laurent Fabius, l’interpellation de Rachida Dati au gouvernement, les protestations de Louis Aliot au Parlement européen et du conseiller de Marine Le Pen, Karim Ouchikh, demandant que la France « s'engage aux côtés des chrétiens d'Orient ».
Honneur à eux ! Mais alors que le monde entier a les yeux rivés sur la Palestine (et que ses partisans musulmans occupent la rue en France !) on attend la forte et sainte colère du pape, la protestation collective et massive de nos évêques, celle de l’Eglise et de la communauté chrétienne tout entière. Pardon de les attendre là, plutôt que contre le réchauffement climatique ou la montée du FN… 

0 commentaires: