samedi 21 juin 2014
Coupe du Monde : la cote de François Hollande peut-elle profiter de celle des Bleus ?
François Hollande au plus bas dans les sondages semble miser sur les succès de l'équipe de France pour redresser sa cote de popularité. Cela peut-il fonctionner? Existe-t-il des précédents? Lesquels?
Frédéric Dabi: Personne ne peut affirmer avec certitude que le Président de la République mise sur le succès des Bleus pour rebondir dans l'opinion. Cet espoir, qu'il existe ou pas dans la tête de François Hollande, s'avère de toute façon illusoire. En effet, l'impopularité record que connaît le locataire de l'Elysée (82% de mécontents dans le sondage mensuel Ifop / JDD) repose essentiellement sur l'absence perçue de résultats sur le plan économique et social, sur le sentiment que les effets de la crise sur les Français se sont accentués depuis 2012. Dans ce cadre, un bon parcours des Bleus, y compris une accession au dernier carré de cette coupe du Monde, ne produira que des effets marginaux sur la cote présidentielle.
Bien sûr, beaucoup d'observateurs ont en mémoire un précédent glorieux, à savoir la Coupe du Monde 1998. A l'issue de la victoire de la France en finale contre le Brésil, les deux têtes de l'exécutif avaient bénéficié d'une remontée spectaculaire de leur cote de popularité. Mais au-delà du moment d'unité nationale autour d'un événement organisé en France, c'était avant tout une période de croissance économique.
En période de crise, même en cas de bons résultats de l'équipe de France, cette stratégie peut-elle être contre-productive? Les Français ne risquent-il pas d'avoir le sentiment que le président de la République se détourne de leur vrais problèmes?
Je ne le pense pas dans la mesure où les Français font clairement la part des choses et ne s'offusqueront pas de voir François Hollande apparaître comme le premier supporter des Bleus. Mais tout est une question de dosage: dans un contexte social tendu, il serait dangereux que l'image de François Hollande soutenant les Bleus prenne le pas sur l'image attendue d'un Président cherchant à améliorer la vie de ses compatriotes. On se souvient des critiques qui avaient suivi la réception à l'Elysée, presque toute affaire cessante, de Thierry Henry dès son retour dans l'hexagone, par Nicolas Sarkozy après la calamiteuse campagne de l'Equipe de France en Afrique du Sud.
On se souvient de la coupe du monde 1998 en France qui avait profité à Jacques Chirac. En 1984, François Mitterrand avait-il lui aussi profité de la victoire des Bleus de Platini en France ?
Absolument pas. La popularité de François Mitterrand telle que mesurée par les indices Ifop / JDD n'avait pas progressé et la part des mécontents dépassait 50%. La victoire de «la bande à Platini» à l'euro 1984 n'avait pas eu d'effet. François Mitterrand faisait face en juin 1984 à la guerre scolaire qui avait d'ailleurs fini par entrainer le départ de son Premier ministre Pierre Mauroy. Il connaissait également, toute proportion gardée, une situation analogue à celle aujourd'hui éprouvée par François Hollande, à savoir une très forte déception à son encontre du peuple de gauche.
Un président peut-il également pâtir des mauvais résultats de l'équipe national? Nicolas Sarkozy avait-il particulièrement chuté dans les sondages lors du psychodrame de Knysna?
La cote de popularité de Nicolas Sarkozy s'était avérée strictement identique avant et après la Coupe du Monde et l'épisode de Knysna. A cette époque, le Président de la République pâtissait d'un fort rejet dans l'opinion avec deux tiers de mécontents en juin comme en juillet 2010.
QU'IL RESTE TRANQUIL, L'ÉQUIPE DE FRANCE N'A EN AUCUN CAS BESOIN DE LUI.
IL PORTE LA POISSE !
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