samedi 31 mai 2014
La presse étrangère n’est plus distribuée en Grèce
Comme l'ensemble de ses 125 collègues, il est désormais au chômage. « Cela fait des mois que l'on ne nous payait plus nos salaires et nous avons fait un effort pour essayer de sauver notre boulot, mais ça n'a pas suffi, maintenant, la seule façon de récupérer notre argent sera d'aller en justice. Cela va prendre des mois », explique-t-il.
Selon des informations ayant fuité dans la presse grecque, EPE doit 748 509 euros à la sécurité sociale, 3 538 euros au loueur de voituresqui lui fournissait ses véhicules et surtout 3,5 millions d'euros à ses clients et fournisseurs.
« IL Y AVAIT UNE SITUATION DE MONOPOLE »
Situé en plein coeur d'Athènes sur la place Omonia, le magasin de Nikolaos Giannakoulopoulos est spécialisé dans la vente de la presse étrangère. Autant dire que la situation est pour lui catastrophique. « Il y avait une situation de monopole dans la distribution, comme d'ailleurs presque partout en Europe, s'inquiète cet entrepreneur de 36 ans. J'essaie ces dernières semaines – depuis que j'ai compris qu'EPE allait mal – de m'approvisionner par d'autres biais mais la plupart de mes interlocuteurs en Europe me disent d'attendre la création d'une nouvelle agence et de passer par elle. C'est une sorte de clique qui se soutient mutuellement. » Pour l'heure, Nikolaos redoute d'avoir àattendre plusieurs mois un retour à la normale et ne sait pas s'il pourra financièrement résister .
Les rumeurs font état d'une nouvelle entreprise sur le point d'être créée avec un investisseur chypriote, mais impossible d'obtenir la moindre confirmation. En attendant, les rayons de Nikolaos sont désespérément vides.
Mariana, une cliente grecque vient justement de passer lui demander quand elle pourra de nouveau acheter les titres français. « Je lis chaque semaine un quotidien français différent et suis très fidèle à la revue “Histoire” pour entretenir mon français et me cultiver », raconte cette francophile.
« En attendant, notre clientèle va sur le Net s'informer , et j'ai bien peur qu'à terme ils ne reviennent plus nous acheter la version papier », redoute Nikolaos. « Il nous reste le Financial Times, Bild et le Wall Street Journal qui pour contourner la situation de monopole d'EPE avaient fait depuis longtemps déjà le choix d'imprimer en Grèce leurs éditions », souligne-t-il encore.
Près de 4 000 magazines et 20 quotidiens étaient jusqu'à présent distribués en Grèce avec un succès particulier de la presse française
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire