mercredi 23 avril 2014
Libération de nos otages en Syrie
Libération de nos otages en Syrie
« Malheureusement, oui » : c’est la réponse, empreinte semble-t-il d’étonnement, lâchée dimanche par Fabius au journaliste du Grand rendez-vous I-Télé, Europe 1, Le Monde, qui lui demandait si certains des geôliers des quatre journalistes libérés après dix mois de captivité parlaient bien français. « Malheureusement, oui »… Comme si l’étonnement pouvait encore avoir sa place quand on sait que plus de 700 « Français » sont partis guerroyer en Syrie et ailleurs. Comme si les multiples arrestations de djihadistes en partance opérées ces derniers mois ne suffisaient pas à leur faire comprendre que notre pays est devenu une redoutable matrice de fous d’Allah.
« Je t’égorge sur place »
Pour des raisons évidentes de sécurité, le ministre des Affaires étrangères n’a pas souhaité en dire plus, se bornant à expliquer qu’« il y a des Français, des Belges, des Italiens, des Européens en général, qui sont partis faire le djihad » en Syrie, mais qu’« il faut être très discret car les terroristes utilisent tout contre les otages eux-mêmes ». Et, au fond, il n’y avait pas grand-chose à ajouter. Avec plus de 700 djihadistes français présents en Syrie et autres lieux, pas étonnant de retrouver certains d’entre eux parmi les geôliers de nos otages ou encore face à nos troupes au Mali.
Des Français convertis, mais aussi beaucoup de Français d’origine étrangère issus de ces banlieues ethniques abandonnées à la délinquance et à l’islamisme, qui ont grandi dans la haine de l’Occident et le fanatisme musulman, haine et fanatisme souvent renforcés par un passage dans nos prisons, devenues elles-mêmes de véritables écoles coraniques. Dans le livre qu’il a récemment publié sur ces djihadistes français (1), David Thomson rapporte ainsi le témoignage édifiant de Cédric qui se dit « capable de tuer son propre frère, militaire dans l’armée française » : « Tout musulman de base qui n’est pas hypocrite doit se revendiquer comme terroriste, explique-t-il. Allah nous dit : “Terrorisez vos ennemis et mes ennemis.” Moi, je suis pour ce qu’a fait Mohamed Merah. (…) Mon petit frère est militaire, mais je lui ai dit : (…) “si tu vas faire la guerre pour tuer des musulmans et que tu reviens, je t’égorge sur place, devant tout le monde.” »
« Ils vont revenir »
Voilà ce qu’ont produit des années de laxisme et de n’importe quoi dans les banlieues. Et Gilbert Collard avait bien raison d’inviter dimanche le gouvernement à mettre tout en œuvre pour empêcher ces gens de revenir en France. « Moi, ce qui me préoccupe, a en effet expliqué le député FN, c’est non seulement qu’ils y soient allés mais surtout qu’ils vont revenir. On va avoir quand même des gens qui sont partis faire une guerre sainte et qui arrivent sur le territoire français entraînés, équipés et qui vont être ingérables. » Aussi, a ajouté Collard, « j’attends que les services ne fassent pas comme dans l’affaire Merah, où ils ont abandonné les écoutes et les filatures trop tôt ».
Des services, justement, en pleine réorganisation. Début mai, le ministre de l’Intérieur devrait ainsi annoncer la mise en place de nouvelles mesures contre les filières djihadistes en France, en même temps que la mise en œuvre d’un grand lifting du renseignement placé sous la coupe de l’Intérieur. De sources policières, il s’agirait notamment de renforcer les moyens face à la multiplication des départs de Français en Syrie et, pour les mineurs, de rétablir l’obligation d’une autorisation de sortie du territoire national, récemment supprimée. Enfin, le gouvernement entend aussi « engager des campagnes de sensibilisation en partenariat » avec les municipalités ou l’Education nationale et « créer des cellules à destination des familles concernées par des radicalisations ».
(1) Les Français jihadistes, par David Thomson, aux éditions Les Arènes.
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