mardi 15 avril 2014
Hollande trahison !
Hollande trahison !
Samedi à Paris, la gauche de la gauche a donc défilé contre l’austérité. Mais aussi contre Manuel Valls. Et, bien sûr, contre le président de la République. « Hollande, trahison ! », scandaient ceux qui s’estiment cocufiés par le chef de l’Etat. Un Hollande qui, malgré le grand chamboulement de son remaniement, continue de battre des records d’impopularité, en dessous désormais de la barre des 20 %. Soit trois fois moins que son actuel Premier ministre. Si le président de la République pensait vampiriser un peu de la popularité de celui-ci, c’est raté. Valls est au plus haut, Hollande au plus bas.
La popularité sondagière de l’actuel Premier ministre confirme ce que nous savions déjà : en politique politicienne, mieux vaut souvent être un homme de parole que d’action. « Le pouvoir n’est plus dans le faire, mais dans le faire savoir. » Manuel Valls nous en fait la démonstration, lui dont le bilan Place Beauvau n’est, tout compte fait, guère plus brillant que celui d’Harlem Désir rue de Solferino. Mais le Premier ministre, dont l’épouse est violoniste, sait jouer de toutes les cordes de la communication, dont il est un virtuose.
Le cuit et le cru…
Les marcheurs de samedi pataugeaient d’ailleurs dans cette illusion. Ils manifestaient contre une politique supposée de droite, à partir de quelques déclarations auxquelles Manuel Valls n’a jamais donné la moindre concrétisation dans les faits. Qu’importe : l’ex-ministre de l’Intérieur occupe un espace sémiotique où les signes comptent bien davantage que leur contenu. « Maintenant, ça suffit » psalmodiaient les manifestants qui voulaient « envoyer vallser le pacte d’austérité ». Pour Mélenchon, « Valls cristallise un tel rejet à gauche qu’il incarne de façon très crue le reniement de François Hollande ». Avec Ayrault, c’était le reniement mijoté à la sauce nantaise. Valls veut le leur faire avaler saignant, façon tartare…
Samedi, ils étaient vingt-cinq mille participants (selon la police) à la petite marche du co-président Mélenchon. Ce dernier étant assisté par les communistes Pierre Laurent et Marie-George Buffet, les vedettes du NPA Olivier Besancenot et Philippe Poutou, et, pour l’international, du Mélenchon grec Alexis Tsiparas. Derrière ces leaders d’extrême gauche, une grande majorité des manifestants venaient de la fonction publique. Inquiétante préfiguration, pour le pouvoir en place, de ses difficultés à venir. Pour réaliser les réformes annoncées, le gouvernement de Manuel Valls devra obligatoirement affronter le mécontentement des fonctionnaires, c’est-à-dire les bataillons les plus actifs de son électorat. Si le PS les perd, après s’être déjà aliéné le vote des ouvriers, que lui restera-t-il ? Les bobos « multiculturels » des centres-villes et les Français issus de l’immigration et des communautés ethniques ? Certes, cela fait, aujourd’hui, beaucoup de monde. Pas encore suffisamment, toutefois, pour faire une majorité…
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