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dimanche 27 avril 2014

Deux tiers d’abstentionnistes ?

Deux tiers d’abstentionnistes ?


Un spectre hante d'ores et déjà les européennes du 25 mai prochain : celui de l'abstention. Depuis 1979, année de la première élection du Parlement européen au suffrage universel, le nombre des abstentionnistes n'a cessé de croître en France lors de ce scrutin (à l'exception d'un petit sursaut en 1994). En 2009, 59,5 % des électeurs inscrits ne s'étaient pas déplacés.
Tous les observateurs s'attendent à ce que le seuil des 60 % soit allègrement franchi cette fois-ci. Certains se demandent même si on ne pourrait pas frôler les deux tiers d'abstentionnistes (66 %), soit un niveau symbolique qui pourrait conduire à s'interroger sur la légitimité même des élus…
Les causes du phénomène, on le sait, sont à chercher principalement dans la déception qu'éprouvent les Français vis-à-vis de l'Union européenne. Depuis quarante ans, tous les gouvernants leur ont affirmé que la clé de l'avenir et du progrès communs, la seule réponse qui vaille face aux défis de la mondialisation, c'était l'horizon d''une Europe solidaire et protectrice. Pour l'heure, les Français « d'en bas » font surtout le constat que l'horizon, c'est ce qui s'éloigne à mesure que l'on croit s'en rapprocher…
Ce désappointement est parfois devenu une hostilité en bonne et due forme, conduisant au vote eurosceptique. Et certains politologues d'expliquer aujourd'hui que les eurosceptiques et eurocritiques – le Front national en premier lieu, mais aussi le Front de gauche – ont de fortes réserves de voix potentielles pour le 25 mai parmi les abstentionnistes…

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