TOUT EST DIT

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lundi 28 avril 2014

Aggiornamento

Aggiornamento


Et si l'on cherchait à tirer quelques leçons temporelles, à usage hexagonal, de la double canonisation de ce dimanche à Rome ? Ne pourrait-on, pour une fois, que l'on soit croyant ou non, éviter de dénigrer l'événement par de stériles « papotages » ? Parce qu'évidemment, l'abondante médiatisation de cette « très grand-messe » a déclenché, chez nous, l'habituel flot de protestations des défenseurs d'une stricte laïcité. Comme si la présence de notre Premier ministre Manuel Valls, au milieu d'une bonne dizaine de chefs d'État et de plus d'une vingtaine de chefs de gouvernement, constituait une offense à nos principes républicains.
Comme si notre pays devait, plus que d'autres, renier ses racines chrétiennes et se soustraire à une obligation protocolaire. Comme si Manuel Valls s'était rendu à Canossa plutôt qu'à Rome. Comme si la retransmission de la cérémonie sur la télé publique constituait une atteinte à la morale laïque. Allons donc ! Il n'est pas question ici d'une revanche des calotins et d'un bourrage de crânes, mais de tolérance.
C'est pourquoi il faut symétriquement condamner avec véhémence les quelques manifestations d'hostilité réservées hier à Manuel Valls à son arrivée place Farnese. Sans doute le Premier ministre a-t-il payé pour la sévérité indistincte dont il fit preuve, comme ministre de l'Intérieur, à l'égard de la « Manif pour tous ». Sans parler de la désinvolture avec laquelle l'exécutif traita les représentants religieux et associatifs lors du débat sur le mariage homosexuel.
Sauf que sur ces sujets sociétaux, le chef de l'État et le Premier ministre ont, comme sur les dogmes économiques, fait leur « aggiornamento ». Ils ont compris que la déchristianisation du pays ne signifiait pas pour autant le rejet de valeurs de référence et l'adhésion sans réserve aux réformes sociétales. Le message a été reçu. Hier, Manuel Valls a plaidé pour un « dialogue plus ouvert et apaisé » avec les catholiques. Au PS et chez ceux qui confondaient laïcité et anticléricalisme, ce discours pourrait ouvrir de nouvelles querelles de chapelles.

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