TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 21 janvier 2014

PSA Peugeot Citroën: un tournant de l’histoire industrielle

PSA Peugeot Citroën: un tournant de l’histoire industrielle


Le dossier n’est pas encore bouclé dans tous ses détails mais le principe semble bel et bien arrêté : l’État français et le groupe public chinois Dongfeng vont faire leur entrée dans le capital de PSA Peugeot Citroën. Si l’événement se confirme, il marquera un moment important de l’histoire industrielle française. Tout d’abord, ce sera le premier investissement chinois de cette envergure sur le territoire français. Et c’est un signe de plus du basculement de l’équilibre économique du monde vers l’Asie. Particulièrement dans l’industrie automobile, dont la Chine est devenue le premier marché mondial. L’alliance financière entre PSA et Dongfeng, de ce point de vue, vient compléter un partenariat industriel, le groupe français s’appuyant sur Dongfeng pour conquérir une place significative dans la production automobile chinoise.
Autre dimension historique : la réorganisation du capital de PSA signifie que la dynastie Peugeot va devoir partager le pouvoir avec deux autres grands actionnaires. L’une des très grandes aventures familiales de l’industrie française s’achemine sans doute vers sa fin. Dans un univers automobile désormais mondialisé, il est de plus en plus difficile pour une famille de garder la main. Cela n’est pas impossible, comme on le voit avec les familles Toyoda (chez Toyota), Porsche et Piëch (chez Volkswagen) ou Agnelli (chez Fiat). Mais il n’y a plus aucun droit à l’erreur. La mauvaise passe que traverse PSA va coûter son autonomie de décision à la famille Peugeot.
Il y a en revanche quelque chose qui ne change pas : en France, l’État n’est jamais très loin. Dans la grande tradition colbertiste, on voit donc la puissance publique venir au secours de PSA par une prise de participation. On notera que ce n’est pas une exception puisque Renault compte aussi l’État parmi ses actionnaires (tout comme le Land de Basse-Saxe est actionnaire de Volkswagen). Cela garantira l’ancrage français de PSA, qu’il s’agisse de son siège social, de sa direction ou d’une partie au moins de ses sites de production. Et, si l’entreprise se redresse, cela pourra même devenir une bonne affaire pour les finances publiques.

0 commentaires: