mercredi 11 décembre 2013
Mode d’emploi pour combattre la vieillesse
L’homme ne peut pas vivre éternellement, mais il est tout à fait possible que son espérance de vie moyenne atteigne 120 ans. Il est même probable que cela arrive au cours de ce siècle. C’est ce qu’a affirmé, entre autres, Sergueï Gradirovski, membre du conseil d’experts auprès du gouvernement de la Fédération de Russie, lors de la 11e conférence scientifique et pratique internationale, consacrée à l’anthropologie.
Les habitants des pays avec une économie en bonne santé vivent en moyenne 85 ans. Le professeur Viatcheslav Kroutko, directeur du Centre national de gérontologie russe, remarque que cette statistique augmente chaque jour.
« Au siècle dernier, l’espérance de vie a pratiquement doublé par rapport au début du siècle. C’est principalement dû au fait que l’homme a appris à faire face à son environnement. Un très grand nombre de vies humaines ont été sauvées grâce à la chloration de l’eau, à la découverte des vaccins, aux antibiotiques, aux progrès de la médecine en général. De ce fait, déjà dans les années 1960-1980, les habitants des pays développés avaient appris à confortablement coexister avec leur environnement. Ensuite, le phénomène suivant a été observé : l’espérance de vie dans les pays développés augmente d’environ trois mois par an. Au cours des cinq dernières années, la Russie a établi un record : l’espérance de vie a augmenté de neuf mois par an. C’est toutefois spécifique à la Russie. Nous sommes remontés du gouffre dans lequel nous sommes tombés dans les années 1990. »
Cependant, cette augmentation ne peut pas être éternelle. Vladimir Khavinson, président de l’Association européenne de gérontologie et de gériatrie et membre correspondant de l’Académie russe des sciences médicales, souligne que les ressources de l’organisme ont leurs limites, déterminées tout d’abord par la nature.
« L’espérance de vie de l’espèce humaine est unique depuis l’apparition de la vie sur Terre. Du point de vue de l’évolution, cette donnée n’a pas changé pour tous les animaux, dont l’homme. Chaque espèce à sa propre limite. Pour l’homme, elle est de 110-120 ans. »
Il est possible d’atteindre l’espérance de vie maximale, mais c’est très difficile. Premièrement, il vaut mieux pour cela vivre dans un pays avec une économie développée, où la médecine est excellente et les services sociaux à la hauteur. En d’autres termes, un pays où un habitant n’a pas à se soucier de chaque bagatelle. C’est que les névroses nous enlèvent des années de vie. Et, deuxièmement, selon Vladimir Khavinson, un mode de vie sain et la prise de médicaments spécifiques sont nécessaires.
« S'agissant des moyens qui permettent d’augmenter la durée de la vie, il faut obligatoirement limiter les aliments caloriques, prendre des antioxydants, des vitamines, des biorégulateurs peptidiques et des préparations de type metformine (médicament pour brûler les glucides). Si cette procédure complexe est respectée, il est possible de reforger les ressources de l’organisme de 20-30 %. »
Il ne faut pas seulement augmenter la durée de la vie de l’homme, mais aussi sa période active, afin que la période qui s’appelle vieillesse ne débute que vers 90-100 ans, et pas avant. Pour les scientifiques, cela est possible grâce aux nouvelles technologies. En Russie, l’élaboration d’agents-activateurs de télomérases (ferment permettant aux cellules de se multiplier rapidement) et de moyens capables d’activer les cellules souches est considérée comme un des axes les plus prometteurs. Les résultats des essais sur les souris et les rats sont très impressionnants. La prochaine étape est l’expérimentation chez l’homme.
Mais, avant que les « cachets contre la vieillesse » ne reçoivent leur approbation, les scientifiques font la lumière sur un moyen d’assurer dès maintenant une vie plus longue avec un esprit sain dans un corps sain. Il s’agit de l’éducation. Viatcheslav Kroutko explique qu’il a déjà été démontré que plus une personne a l’esprit développé, plus longtemps elle vit.
« Il y a une règle claire : les personnes les plus intelligentes et les plus cultivées vivent plus longtemps. Cela a été démontré par des études, par les statistiques, en Russie comme à l’étranger. Par exemple, il y a à Saint-Pétersbourg un quartier où se sont installés des travailleurs d’un groupe scientifique et industriel. Ils ne sont pas plus riches que la moyenne de la ville, mais ils sont intelligents et ont une formation supérieure. Leur espérance de vie se rapproche de celle des habitants des pays européens. »
De plus, une tendance a fait son apparition au cours des dernières décennies : chaque génération est plus intelligente que la précédente. Par exemple, les auteurs des tests de QI, le quotient intellectuel, sont obligés d’élaborer des questions plus compliquées et d’élever la norme du niveau moyen tous les dix ans. Chaque nouvelle génération vivra donc plus longtemps.
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